Réponse à une question d’actualité pour notre mouvement EELV

« J’aimerais savoir pourquoi la Coopérative EELV  n’a pas percé ? »

Passons rapidement sur  le côté pratique et un peu anecdotique.

La Coopérative a un budget lié uniquement à ses cotisations et dons ce qui limite ses possibilités de communications et d’actions. Ces cotisations et dons sont gérés par le Mouvement EELV qui prélève des frais de gestion. Au cours des temps, la Coopérative a bénéficié d’une existence interne relative mais d’une visibilité extérieure inexistante, invisibilisée par la communication du mouvement EELV …qui sait que la Coopérative existe ? Le site internet du Mouvement EELV ne la mentionne plus.

Je ne sais pas comment il y a encore de nouveaux adhérents et comment ils peuvent choisir de devenir Coopératrices et Coopérateurs ; peut être en allant sur le site de la Coopérative https://coop.eelv.fr . De plus le processus d’adhésion en ligne se termine par un renvoi sur les instances du Parti…. Qui ne coopère pas obligatoirement !

Pourquoi la Coopérative est la « Coopérative EELV »

En tant que membres de la Coopérative, nous sommes un certain nombre à penser que le monde politique est un tout représenté principalement par deux engagements : celui du jeu institutionnel  porté par les « Partis » et celui des acteurs sociétaux hors institutions, chacun portant la force de l’identité de l’autre. D’où l’intégration du Réseau Coopératif dans le mouvement EELV

Pourquoi le nom de  « Coopératrices et Coopérateurs »

Nous aurions pu parler de Coopérative citoyenne puisque l’objet est d’agir en « coopération avec la vie de la Société ». Encore aujourd’hui nous avons tendance à définir cet engagement citoyen comme celui de la « société civile » et cela pourrait en effet avoir ce sens ; mais la définition la plus répandue de la société civile reste celle d’Hegel qui la lie au monde économique ayant seul le pouvoir d’exister à côté de la famille et de l’Etat, Etat qui porte seul l’émancipation suffisante pour s’occuper de  « politique ».

Il y a donc un problème d’identité de cette coopération citoyenne

L’identité se construit par la reconnaissance réciproque de l’autre. (voir « le don, la dette et l’identité »).

Par leur vote, les acteurs de la coopération citoyenne donnent une identité aux partisans du  jeu institutionnel. Si ces tenants de la partie institutionnelle de la politique n’agissent pas et ne construisent pas en retour  avec les tenants de la coopération citoyenne, ces derniers n’ont plus d’identité… et peuvent même être classés comme terroristes ou agissant en dehors du champ républicain, alors qu’ils sont les véritables acteurs progressistes de la Vie.

La politique c’est la Vie, son champ de valeurs est « infini » et la conduire à partir de thèmes ou d’expertises au périmètre d’étude obligatoirement restreint conduit à donner le pouvoir sur nos vie à une technocratie difficilement supportable.

Qui sont les acteurs de cette coopération citoyenne ?

Ni sympathisant, ni partisan mais supporteur, acteur et activiste

Un seul exemple : La politique institutionnelle s’occupe du pouvoir d’achat, les acteurs activistes s’occupent du pouvoir de vivre.

Ces acteurs font vivre nos futures révolutions comme ceux qui faisaient du « Solaire » dans les années 70 et qui ont fini par être entendus et  dont l’expérience fut mal accompagnée par des lois malheureusement déconnectées de l’esprit qui les avaient fait naître. De la suppression de la peine de mort à la reconnaissance de la nécessité de l’IVG, le législateur n’a fait qu’accompagner les activistes qui portaient ces idées et souvent le mettaient en pratique en étant hors la loi …. Etaient-ils pour autant anti républicains ?

Pourtant cette « désobéissance », ce « pas de côté » démontrent tous les jours que « c’est possible » en mobilisant une énergie qui « fabrique » un monde alternatif.

Espérer dans l’improbable (Edgar Morin) !!!!

Nous sommes actuellement en tant que coopérateurs et coopératrices EELV dans une situation où le parti à tendance à nous ignorer tout en « nous hébergeant » ; ainsi il tue notre identité et pourtant nous sommes des supporteurs du mouvement EELV.

Nous devrions prendre exemple sur les fédérations sportives qui elles ont bien compris cette interdépendance nécessaire entre « amateurs » et « professionnels » et elles prospèrent de cette manière.

Du sport jeu-et-santé, porté par l’individu, elles en font du sport compétition-et-spectacle, porté par le monde sportif. Pour cela, elles ont mis en place des mécanismes de solidarité entre le sport amateur et le sport professionnel. Cette solidarité, qui est aussi financière, touche aux domaines de la formation, du recrutement, et des facilités fonctionnelles. Ces fédérations fournissent aussi le cadre des disciplines et laissent toute une myriade de clubs sportifs s’épanouir.

Alors inspirons-nous de ce qui marche ….

 … et créons une plateforme de collaboration politique populaire écologique qui  agira non pas pour aller chercher des voix mais pour dynamiser la culture politique des acteurs engagés pour le climat.

Cette plateforme sera au service des « Maisons populaires de l’écologie » inscrites dans le territoire de chaque circonscription. Alimentée par les interactions qu’elle entretient avec les Maisons populaires de l’écologie, cette plateforme consolidera, grâce aux commissions thématiques, une communauté d’esprit écologique.

Ces  Maisons populaires de l’écologie ont pour utilité le développement de la culture de politisation des citoyens dans leurs engagements divers en relation avec l’action institutionnelle de l’Etat et des collectivités. Concrètement cela peut par exemple s’appuyer sur un rapprochement avec un tiers lieu par circonscription.

Les raisons d’être essentielles sont entre autres :

✅ de construire sur son territoire sans chercher à peser institutionnellement mais en faisant des pas de côté menant à une société alternative où l’humain, la nature et les générations futures ont toutes leurs places.

✅ être un lieu de compréhension, d’information, de confrontation autour de l’écologie politique dans sa dimension institutionnelle.

✅ mettre à disposition des ressources, livres, mooc, etc…

✅ enrichir par l’échange et le débat les engagements citoyens ; être un lieu d’intelligence collective

✅ être une interface et un relais avec nos représentants politiques.

Christian OLIVE

Coopérateur Occitanie

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