Être coopérateur : ni sympathisant, ni partisan, mais supporteur, acteur et activiste !

Cette contribution est une synthèse personnelle des réponses au questionnaire Dessinons une nouvelle coopérative diffusée en décembre 2020 aux adhérents et anciens adhérents de la coopérative EELV. 

Beaucoup de militants écologistes, mais pas encore suffisamment d’intelligence collective.

Pour pallier cette insuffisance il est nécessaire de reconnaitre la légitimité et l’égalité qualitative des différentes luttes et engagements. Chacun doit avoir la possibilité de s’enrichir en trouvant la partie commune qu’il a avec d’autres actions, d’autres engagements pour « se connecter » de mieux en mieux.

Il manque aujourd’hui des lieux physiques ou virtuels, des espaces de proximité et de « coworking politique ».

Donner un cadre, des repères, mais ne pas encadrer.

Les manifestations pour le climat l’ont montré.

Les manifestants étaient pour la plupart des électrons libres. Ceux-ci remerciaient « les vieux » de venir les soutenir et étaient avides d’un symbolisme marquant leur engagement. Ils affichaient leur manque de connaissances des institutions et des partis en tant qu’organisations et découvraient qu’il existait des gens qui s’étaient rassemblés depuis un certain temps autour de la justice climatique…

Ils étaient preneurs de repères, mais il était évident que c’était eux qui étaient à la manœuvre.

Les engagements écologistes relèvent pour beaucoup d’une démarche « individuelle » enrichie par un investissement solidaire et de réseaux

Dans notre constitution, l’électeur/compétiteur a son institution qui lui ôte toute responsabilité une fois son bulletin mis dans l’urne ; il s’abandonne et met de côté la complexité pour l’uniformisation. Alors que l’individu citoyen/coopérateur se voulant responsable n’a que la grève, les manifestations, la justice, la désobéissance civile et plus si affinité pour agir ; pourtant il est porteur de la complexité de ses engagements enrichis à l’aune de la proximité et des équilibres locaux

Il nous faut construire une synergie entre ces deux mondes.

Donner sans asservir, c’est permettre que l’on vous rende.

Nous sommes actuellement en tant que coopérateurs et coopératrices EELV dans une situation où le parti à tendance à nous ignorer tout en « nous hébergeant » ; ainsi il tue notre identité et pourtant nous sommes des supporteurs du mouvement EELV.

Nous devrions prendre exemple sur les fédérations sportives qui elles ont bien compris cette interdépendance nécessaire entre « amateurs » et « professionnels » et elles prospèrent de cette manière.

Du sport jeu-et-santé, porté par l’individu, elles en font du sport compétition-et-spectacle, porté par le monde sportif. Elles sont devenues des machines à sélectionner les élites. Pour cela, elles ont mis en place des mécanismes de solidarité entre le sport amateur et le sport professionnel. Cette solidarité, qui est aussi financière, touche aux domaines de la formation, du recrutement, et des facilités fonctionnelles. Ces fédérations fournissent aussi le cadre des disciplines et laissent toute autonomieà une myriade de clubs sportifs.

Alors inspirons-nous de ce qui marche.

Faire muter le Réseau coopératif pour qu’il soit « une myriade de clubs politiques », une myriade de tiers lieux citoyens.

C’est un scénario de mutation de la Coopérative et de rupture inscrite dans la continuité

Faire vivre un réseau des Maisons de l’écologie et créer une communauté EELV d’intention politique.

Ces maisons seraient attachées à un territoire de grande proximité. Ouvertes à tous les courants de l’écologie ayant un engagement citoyen, sans exclusive de parti et d’organisation, elles fonctionnent sur le principe de « l’archipel ». Elles sont la matière et la raison d’être du Réseau coopératif EELV qui deviendrait le Réseau des maisons de l’écologie.

Ces maisons sont autonomes et n’ont aucune contrainte statutaire, de fonctionnement et d’action, en dehors de l’adhésion de ses membres à la Charte du Réseau coopératif (des maisons de l’écologie) EELV qui inclut la position des commissions EELV agréées par l’Agora et fait référence à la Charte mondiale des Verts.

Les bio-territoires relais local du réseau national.

Il serait créé des assemblées de « bio-territoires » de ces maisons de l’écologie, qui auraient le même fonctionnement que les Régions actuelles de la Coopérative EELV, mais elles n’en auraient pas les mêmes périmètres. Fini le découpage en régions administratives essentielles pour la compétition institutionnelle, mais hors de propos pour la coopération écologique.

Ces bio-territoires ont une cohérence écologique et géographique d’engagements et d’actions, et peuvent ainsi avoir des assemblées territoriales relais vers la dimension nationale ou européenne.

Comment adhérer ?

L’adhésion au Réseau se fait par une participation libre avec un minimum de 10 euros, la possibilité de don et le bénéfice de la réduction d’impôt. Et aussi par l’acceptation de la Charte, et obligatoirement un attachement à une Maison de l’écologie. Si celle-ci n’existe pas, elle est créée virtuellement par simple volonté de l’adhérent. Lorsque cinq adhérents sont rattachés à la même référence territoriale, la Maison de l’écologie existe réellement et rejoint le réseau.

Cette disposition pousse à l’engagement local, sans le rendre obligatoire. Libre ensuite à l’adhérent de ne militer qu’au niveau d’un bio-territoire, d’un territoire régional, national ou peut-être européen.

Le Réseau des Maisons de l’écologie au niveau national (ou européen).

Le CNARC (Comité National d’Animation du Réseau Coopératif) devient le Comité National des Assemblées des Maisons de l’Ecologie (CNAME).

Le CNAME est une délégation des assemblées en charge de l’animation politique du réseau ainsi créé. Il joue un rôle politique au niveau du Mouvement, en étant l’interface de l’engagement citoyen et de l’action politique et ceci en particulier au niveau de l’Agora. Ce CNAME ne met pas en place de structure pyramidale, mais correspond à l’objectif de transversalité porté aujourd’hui par le CNARC. Toute idée de coordination du réseau doit être exclue.

Le Réseau des Maisons est à la fois porteur de repères pour l’activisme et l’engagement local et acteur de l’articulation politique avec la représentativité politique. Il reflète une dynamique politique qui vient enrichir l’action institutionnelle partidaire.

Christian Olive

Coopérateur EELV

Languedoc-Roussillon

3 réflexions au sujet de “Être coopérateur : ni sympathisant, ni partisan, mais supporteur, acteur et activiste !

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