Parlons masque !

Pour l’instant il semble que l’on peut poser quelques éléments simples.

  • Premier point

Pour l’instant, se focaliser sur le port du masque imposé me semble du même ordre que de regarder le doigt qui montre la lune.

  • Deuxième point

La santé publique est le résultat de notre vision individuelle de notre santé qui est aujourd’hui déléguée et médicalisée au détriment de la notion de soin.

  • Troisième point

En ce qui concerne les gestes barrières et la « désinfection », il y a quelques années cela faisait partie de la vie, on vivait avec : on se lavait les mains régulièrement et avant de venir à table ; on ne postillonnait pas, par politesse, au visage de nos interlocuteurs ; quand quelqu’un était malade et contagieux, il était isolé, etc.

Désormais, nous vivons dans un monde dont nous devons nous protéger et que nous pensons pouvoir aseptiser par les biocides et maîtriser par les médicaments et les vaccins.

  • Quatrième point

La contrainte du port du masque est la conséquence de notre vision de la santé publique. Il semble difficile et peu efficace de vouloir changer cette vision en s’opposant au port imposé du masque, qui n’est que l’épiphénomène d’une politique globale de délégation de responsabilité de la gestion de ma vie. Ce que je trouve catastrophique. Il me semble donc important de reprendre ma vie en main par une démarche d’individuation sociale pour aboutir à un individu/collectif.

  • Cinquième point

Les conséquences sanitaires de notre boulimie de déplacements et de transports nous rattrapent désormais, comme le dérèglement climatique qui s’est installé en lien direct avec notre gloutonnerie énergétique.

Les virus et maladies sont constitutifs de l’espèce humaine, de la nature, de la faune, de la flore et un savant équilibre naturel nous permet de vivre avec eux en bonne intelligence.

Malheureusement, aujourd’hui la circulation très accélérée de ceux-ci ne laisse plus à notre nature le temps de s’adapter et « notre rationalité ordinaire », notre bon sens commun, qui n’est donc pas scientifique, va nous porter assez rapidement à moins bouger, moins nous déplacer, moins déplacer les plantes, les aliments et à vivre avec une peur que nous allons avoir du mal à maîtriser, individuellement et collectivement.

  • Sixième point

Les pressions sécuritaires convergentes (sanitaire, alimentaire et aussi environnementale et climatique) vont changer notre modèle social et économique.

Cela se traduit déjà par des réticences à prendre les transports en commun, réticences à aller dans des lieux clos, préférences pour des espaces protégés, pour des espaces extérieurs, pour des cercles de confiance et aussi par un besoin de résilience par la proximité des autres, des produits, des fabrications, des productions.

Beaucoup de bouleversements sont prévisibles, comme la remise en cause du modèle industriel et technologique centralisé, la remise en cause d’évidences devenues discutables, comme le modèle de l’économie d’échelle permettant par l’augmentation d’une production ou d’un trafic d’obtenir soi-disant un meilleur service, sans compter la remise en cause de la valeur travail, conséquence de l’évolution du modèle de l’entreprise.

Tout cela est déjà « pressenti » mais participe encore, face aux enjeux, d’une certaine « mollesse » qui met de côté le pas nécessaire, alors que le lot de catastrophes et de dérèglements est déjà perceptible.

Ainsi ce changement, avec les transitions qui l’accompagneront, si nous ne nous reprenons en main, ne va pas se construire mais s’imposer et c’est la nature qui nous rappelle à l’ordre.

Nous nous devons d’avoir cette lucidité d’un changement irréversible et proposer des possibles acceptables, montrer que l’on peut vivre mieux ou aussi bien sans cette agitation permanente et proposer les transitions nécessaires. Nous en avons la capacité si nous nous mobilisons collectivement sur cet objectif…

Christian Olive

Coopérateur EELV

Languedoc-Roussillon

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