On se lance et c’est l’esperanto sans peine : épisode 2

Quelques autres principes de base

L’esperanto est une langue agglutinante, on prend la racine d’un mot, on ajoute des préfixes, des suffixes et on a un mot nouveau. Ainsi l’on a :

ino = feminin

ido = petit (fils de, jeune)

eto = petit (en taille)

ist = le metier

eg = grand (gros)…

Un chien : hundo (ça vient de l’allemand hund) – de sexe féminin : hundino (une chienne) – de petite race : hundetino (un yorkshire ou un chihuahua) – mais petit en âge : hundetinido (il vient de naître) – mais grand pour sa race et son âge : hundetinidego (un yorkshire de 500 kilos qui vient de naitre, un jour j’en rencontrerai un, je pense). Donc hundetinidego se traduit par : un-chien-féminin-de petite-race- mais- qui-vient-de-naître-qui-est-grand-par-sa-taille. C’est quand même plus court en esperanto et en français c’est un coup à avoir des ennuis avec la SPA…

Un vétérinaire qui soigne les chiens est un hundkuracisto. Quand il soigne les chiennes, c’est un  hundinkuracisto, quand c’est une vétérinaire (femme) hundinkuracistino

Pour ceux qui n’ont peur de rien, je leur suggère de faire la même chose avec le mot « cheval » que l’on traduit par « chevalo ».  On retrouve là une étymologie intéressante : Les légionnaires romains et autres gens du peuple disaient caballus (qui a donc donné cheval) tandis que les aristos et autres  gens de haute futaie disaient equus (qui a donné équestre). Pour arranger tout le monde, on peut parler de cheval équestre.

Rappel

– La présence du h ou du x dans shi et dans ghi correspond à un code pour remplacer l’accent circonflexe sur le s et le g, ce qui est impossible de rendre sur nos claviers.

– Il n’y a pas d’ordre dans les phrases.

– Pour distinguer le sujet du complétement d’objet, on ajoute un n à ce dernier. La phrase : « Paul manghas kukon » (Paul mange un gâteau) peut s’écrire : « kukon Paul manghas » ou « manghas Paul kukon ». Mais si on écrit « kuko manghas Paul » on ne sait pas si c’est le gâteau qui mange Paul ou l’inverse. C’est la règle de l’accusatif (akuzativo)

 

Maintenant, est ce que vous arriverez à suivre la conversation qui suit ?

 

Dialogue au bar de la marine à  Marseille

Marius pratique l’esperanto, a rejoint le parti EELV, s’est présenté aux législatives, tout en rêvant de voyage et de traverser les océans. Schizophrène, il est amoureux de Fanny. Electoralement, en plus, les électeurs lui ont donné une magistrale et sérieuse gifle. Complètement à côté de ses pompes, il sait plus où il habite (ça fait beaucoup pour un seul homme, bien qu’on ait vu pire !).

Fanny vend des coquillages bio (production locale ? circuit court ?) sur le Vieux Port, elle est coopératrice EELV et apprend espéranto. Elle est enceinte, en cachette, mais un tout petit peu. Elle a déposé un dossier de demande de RSA et de parent isolé auprès du Conseil départemental où elle connaît une élue. Elle a compris que Marius va se faire la malle. La pôvre, elle jette le noir comme une seiche !

M : Fanny, venu kun mi al la manifestacio kontraux la nuklea energio !

F : Quoi, tu me demandes de venir avec toi à la manifestation contre l’énergie nucléaire ? Ekzistas alia problemo pli grava ! Ah Marius, du bar de la Marine, t’as pas honte à la figure ! (tournure de phrase que j’ai apprise en Auvergne).

M : Un problème plus important ? Ne, la nuklea energio estas tre dangxera. Venu defendi la planedon kun mi ! Ne povas ekzisti pli grava afero !

F : Ne, mi devas diri al vi tre gravan chagrenon

(le c se prononce tse comme dans tsunami Mais quand il porte un accent circonflexe on dit tche comme dans tchèque. Donc chagreno se prononce tchagreno. En disant le mot, on le comprend. Toutefois ça se traduit par ennui plus que par chagrin.)

M : kia (quelle sorte de) chagreno ?

F : Mi atendas bebo (= bébé, on peut ne pas mettre l’article un après le verbe, si si on a le droit) !

M : Oh, vi surprizas min, mi ne eraras ? vi diras al mi ke vi atendas bebo ??

 F : jes, mi certas

M : Katatrofo, skandalo, vi terurigas min (tu me terrifies) mi ne povas auxdi (entendre) tion (cela) ! Vi lernas (de l’anglais : to learn) esperanton longtempe. Vi ne povas diri : «  mi atendas bebo ! » vi devas diri : «  mi atendas beboN ! »  Akuzativo !!!!!!!

Ghis la revido !!! (littéralement jusqu’au fait de se revoir, à la revoyure quoi)

Marc Gallardo,

Coopérateur EELV

PACA

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