Décentraliser pour tisser le lien

Avec toute l’équipe de la mission territoires EELV, nous sommes heureux.ses de vous envoyer, en fichier joint, une note sur la décentralisation sur laquelle nous travaillons depuis quelques mois déjà.

Cette note formule un scénario : à quoi pourrait ressembler une république écologiste unie mais fortement décentralisée ? La décentralisation étant l’une des conditions nécessaire à la bifurcation écologique de nos sociétés : c’est à l’échelle des espaces vécus que le vivant s’exprime !

Ce travail est l’aboutissement d’un processus collectif. (mission territoires, commission urbanisme, chercheurs, militants passionnés). Elle a demandé beaucoup de travail de biblio, d’entretiens, de rédaction. On est assez fier du résultat, on espère que cela vous plaira également. 

Elle fait également suite à l’évènement de Vichy organisé par la mission en Juin 2021. 

On compte également sur vous pour la diffuser dans les régions, listes de motions, et groupes locaux. Cette note est un commun. Puisse-t-elle inspirer le mouvement !

Tous retours bienvenus ! 

Une réflexion au sujet de “Décentraliser pour tisser le lien

  1. Bonjour à toutes et tous,

    Un grand merci pour vos retours tous passionnants. Vous avez raison cette note à quelques manquements, elle ne cherchait pas nécessairement l’exhaustivité. Sur un tel sujet, si dense, si technique, difficile d’être exhaustif.
    Mais je vous partage tout de même quelques hypothèses qui ont guidé sa rédaction :

    – Réaffirmer la décentralisation nous semblait important dans la pensée écologiste. Car la non centralité est le principe même du vivant. C’est à l’échelle des territoires que les castors construisent leur barrage, que les oiseaux font leurs nids, et que nous humains nous construisons une grande partie de nos sociabilités. On s’est donc dit que ce sont des échelons qui méritent d’avoir une gouvernance plus forte afin de s’adapter à leurs singularités et de pouvoir actionner rapidement la transition. Une rapide comparaison internationale permet de voir que les pays les plus en avance en termes de transition sont ceux qui sont relativement décentralisés. Sans faire de conclusion hâtive, on est parti de l’hypothèse que la décentralisation permettrait davantage d’efficacité à l’échelle des territoires. Mais ça vaudrait le coup de vérifier davantage cette hypothèse en creusant les exemples internationaux. Peut être un beau chantier collectif pour la suite 🙂

    – Reste une question épineuse : la décentralisation ne permet pas nécessairement de renouveler la démocratie. Il existe un jacobinisme local qui fait souvent mal à la justice sociale et environnementale. C’est pour cela que le renouveau démocratique à l’échelle des espaces vécus nous semblait aller de pair. D’où les propositions sur les communes et les intercommunalités. Sur le suffrage direct pour élire les représentants des intercommunalités, c’est un sujet qui a fait débat entre nous. Le risque : dépolitiser les communes au profit de l’intercommunalité. Aussi nous n’avons pas précisé comme les représentants de l’intercom sont élus, préférant nous concentrer sur d’autres modalités (le fait que le président de l’intercom ne peut pas être maire par exemple au nom de l’équité des territoires). Mais perso ça me va bien le suffrage direct à cet échelon.

    – Enfin la troisième grande hypothèse qui a guidé la rédaction est le fait de pouvoir actionner un scénario de décentralisation rapidement (vu l’urgence des crises). Les départements semblant être un échelon que les français apprécient (mais là encore c’est une hypothèse qui mériterait d’être creusée), et que ce sont actuellement des échelons qui maillent pas mal les territoires en terme de culture et de réseaux solidaires, on s’est dit qu’on pouvait continuer à composer avec eux.
    C’est aussi cette hypothèse qui nous a éloigné d’une logique de bio-régions, qui est pour moi l’école que devrait porter EELV, mais qui semble être un horizon plus lointain. Nous avons tout de même traduit une certaine forme de radicalité dans cette note : proposer un pouvoir législatif aux régions nous fait aller vers un système fédéral, ce qui est quand même une sacrée métamorphose en France.

    Cette note reste à voir comme une boîte à outil, où on peut piocher des idées dans certaines rubriques, en laisser d’autres. L’intégralité des propos restent à spécifier, creuser, mettre en crise. C’est une version martyre d’une certaine manière qui n’ambitionne pas d’être la position officielle du parti, mais qui cherche tout de même à stimuler les imaginaires. Aussi n’hésitez pas à continuer à partager vos idées, c’est surement dans cette pluralité que nous trouverons le scénario clé 🙂

    Amitiés à toutes et tous,

    Damien DEVILLE
    Docteur en géographie et aménagement du territoire

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