Lecture : Brigitte GIRY Coopératrice Provence Alpes Côte-d’Azur
Mesdames Messieurs les conseillers fédéraux du parti Europe Écologie Les Verts, En complément de la contribution du comité de suivi statutaire ayant pour thème La place et l’avenir du « Réseau coopératif » au sein du « Mouvement de l’écologie politique », les référents du Réseau Coopératif EELV auprès du Conseil Fédéral, souhaitent apporter un éclairage sur sa place actuelle au sein du Mouvement EELV.
Le Réseau Coopératif, vous le savez, n’a pas vocation à mener les campagnes électorales d’EELV, qui sont l’apanage du parti, mais de mener des actions écologistes sous la bannière d’EELV. On vous a rappelé précédemment son implication dans le droit à l’eau potable, celle d’accompagnement du tour de France Alternatiba, celle d’un atelier au Forum Social Mondial Anti Nucléaire à Paris, celles de tournées en France de pièces théâtrales sur le thème « une politique énergétique sans nucléaire », une visio-commémoration en mémoire des victimes de « Fukushima dix ans après », le 11 mars dernier avec un aspect culturel et un aspect politique exposé par le journaliste indépendant Kolin Kobayashi, et une autre visio-commémoration prochainement, celle de « Tchernobyl trente-cinq après », avec un aspect culturel puisque nous répondons à « l’Appel du 26 Avril 2021, aux femmes du monde entier », porté notamment par Bruno Boussagol, lecture du prologue de la Supplication de Svetlana Alexievitch et un aspect politique avec une invitée : Galia Ackerman, docteure en histoire, chercheuse, dimanche 25 avril 2021 à 19H00. Autant d’actions qui donnent une vision concrète de l’écologie politique auprès des citoyens. Certes le parti EELV porte des actions, comme ce dimanche pour les marches en faveur d’une loi climat digne de ce nom, mais là encore le Réseau Coopératif EELV apporte son soutien aux organisateurs de ces marches depuis un mois.
Ramener le deuxième collège d’EELV à un nombre de cotisants, comparé à celui du parti, serait passer à côté de ce que réclament de plus en plus de citoyens, une autre manière de vivre la politique qui leur redonne le goût d’aller voter pour un désir d’écologie politique. La science démontre que l’influence d’une espèce est totalement indépendante de son rôle ou de sa taille, un microbe nous le démontre depuis plus d’une année.
Le rejet des partis se révèle par la montée en puissance des collectifs, des réseaux associatifs politiques, par les choix des primaires aux dernières présidentielles, par l’abstention aux élections, et par le rejet vécu sur le terrain dans toutes les manifestations quand une étiquette partisane est affichée.
Alors, quel avenir pourrait bien avoir une vision coopérative de la politique, qui se fonde actuellement sur la compétition entre les meilleurs d’entre eux, compétition mortifère pour les perdants.
Le Mouvement EELV avait amorcé ces réflexions dès 2011, avec différentes phases, dont une crise en 2013, de nouveaux statuts en 2016, apportant des corrections nécessaires, mais toujours insatisfaisantes, sans avoir encore trouvé une solution appropriée. Le congrès du Mouvement EELV avait planifié une nouvelle étape avant l’été 2021, nous y sommes.
Dans ce mouvement écologique, les années passent, les élections passent, avec des hauts… et des bas… et les leçons ne servent à rien. L’humilité n’est pas au rendez-vous d’un état d’urgence écologique et solidaire. L’humilité n’est pas au rendez-vous de l’Histoire. A force d’entendre des membres des organes exécutifs du parti clamer que le Réseau Coopératif doit être dissout avant même de lui avoir permis d’éclore, dans l’intérêt général écologique et solidaire, paraître étonnés du manque de membres, nous semble une offense à l’intelligence des militants qui agissent dans l’anonymat, mais sans qui le panel des élus écologistes serait bien pâle. Passer du temps à mesurer l’engagement d’un adhérent, celui d’un Coopérateur pleinement signataire de la Charte des Verts mondiaux, quand il suffit de lire les triptyques mensuels provençaux proposés depuis plus de cinq ans… pour s’apercevoir de l’existence du Réseau Coopératif, même si certains préfèrent utiliser le terme Coopérative. Sur son devenir, la réflexion des membres du Réseau Coopératif date. Quatre scénarii ont en effet été envisagés, dont la sortie du mouvement. Certains adhérents, assis sur leurs prérogatives, ont-ils la prétention de sauver, seuls, ce qui peut l’être de notre écosystème. Quant à l’indéniable invisibilité du Réseau Coopératif affirmée sans aucun trouble, l’indéniable visibilité du parti peut retomber dans l’oubli bien plus vite qu’elle n’aura progressé.
Repenser l’organisation du mouvement ? Pourquoi se cacher derrière une illusion apocryphe pour masquer ses propres failles ? Pourquoi minimiser la tentative de rassemblement de certains adhérents engagés avec des Coopérateurs dans les « Assises de l’écologie et des solidarités » en septembre 2017, entrelacées plus tard par une certaine « Réinvention », transformées en Archipel de l’écologie et des solidarités en juillet 2020, dans un contexte d’état d’urgence sanitaire liberticide, coopérant avec le Pôle citoyen (Hélène Hardy et Alain Coulombel vous ont rappelé des bribes de l’historique et des difficultés) ? Pourquoi ne pas avoir communiqué en interne sur cette opportunité de rassemblement ? Pourquoi ne pas être acteur de rassemblement avec ses propres troupes ? Sans réponse à ces questions, inutile de re-questionner l’organisation des Coopérateurs et son articulation au Parti ! La question que pose alors les Coopérateurs aux conseillers fédéraux du parti, pourquoi sont-ils exclus depuis six mois de cette réflexion bien légitime sur l’avenir du Mouvement Unifié de l’Écologie Politique ? Que nous partageons ensemble depuis maintenant plus de dix ans ! Rappelons enfin que les citoyens et citoyennes françaises en âge de voter sont de l’ordre de quarante huit millions, et que l’influence individuelle des partis politiques auprès d’eux est extrêmement faible. A notre avis, il faut donc faire évoluer notre modèle politique avec l’expérience de cette décennie en commun, au risque de voir sombrer l’écologie politique en 2022. La spécificité du Réseau Coopératif E.E.L.V. réside dans son fonctionnement original par rapport à un parti traditionnel. S’en désintéresser, dans sa démarche de transformation, ne serait-il pas une faute majeure pour le Mouvement E.E.L.V. qui a, dans cette organisation originale, une longueur d’avance sur tous les partis ?
BG/DG/AP
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Bonsoir, non pas un commentaire mais vous préciser que je suis d’accord pour m’investir dans le réseau coopératif, mais modestement, n’étant militant associatif (rentré chez EÉLV en début d’année et déjà pressé d’en sortir …). Bien à vous.
A priori « tous les chemins mènent à Rome »! Il en est ainsi de l’écologie politique…
Je peux témoigner du dynamisme du réseau coopératif ayant proposé moult actions, mobilisations…
Oui le mouvement écologiste est pluriel, du pôle écologiste, aux associations ONGs, tout autant que l’organisation interne EÉLV (entre CPD, CPR, CF, BE, COP, commissions nationales, GL…). Nous pouvons tabler sur la complexité tout autant que le « small is beatifull », ce qui compte reste l’intérêt d’adhérents.es, ou sympathisants à participer à l’offre d’actions, mobilisations, engagements via ces différentes instances, non contradictoires.
Je peux témoigner de l’attractivité du réseau Cooperateur auprès de personnes ne souhaitant pas adhérer à un mouvement politique, refusant d’être « encarté ».
Le réseau Cooperateur peut ainsi être la passerelle, le sas, avant toute adhésion formelle EÉLV.
Ne gâchons pas cet outil, utile pour ces personnes (un pied dedans-La coopérative; un pied dehors-EELV).
C’est « tous ensemble » (EÉLV + le réseau Cooperateur), que nous pourrons faire avancer l’écologie politique…
A suivre
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bonjour. C’est effectivement de la résilience de l’écologie politique dont il est question. La pluralité des voies et des voix parait ici fondamentale.