« Au printemps de quoi rêvais-tu ? »

Quatrième partie.

L’Histoire nous rappelle que la liberté n’est jamais acquise, que seule la résistance individuelle, puis collective, donne un sens à l’un des trois mots de la devise de la République française « Liberté, égalité, fraternité ».

La censure, notamment celle des artistes, est l’un des moyens utilisés par certaines méthodes de gouvernance. En réaction à son rétablissement pendant la Première Guerre mondiale, pour échapper aux censeurs, un journal satirique nait en 1915 : le Canard enchaîné. La loi de 1955 sur l’état d’urgence, votée pendant la guerre d’Algérie, encore en vigueur aujourd’hui, permet la censure en autorisant le ministère de l’Intérieur et les préfets à prendre « toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et de la radio ».

Le XXème siècle est jonché de censures artistiques, le choix est difficile.

1963 – La chanson « Nuit et brouillard » de Jean Ferrat, auteur compositeur interprète, est censurée. Denise Glaser (1920-1982), Animatrice de télévision, a le courage de la passer dans son émission Discorama. Denise Glaser, l’une des rares professionnelles de l’industrie de la chanson à prédire une crise du disque et de la production des artistes : « L’artiste doit évoluer à son rythme et non à celui imposé par l’industrie musicale. La qualité de l’artiste ne doit pas se mesurer au nombre ou à la cadence d’édition de ses chansons mais à ce qu’il voulait faire et à son recul face au « métier ».

1968 – Jean Ferrat écrit « Ma France ». Interdite d’antenne, cet artiste engagé refuse de passer à la télé sans cette chanson. Il attendra 1971 que le journaliste Yves Mourousi rompe la censure en passant un extrait de « Ma France ».

Cette question posée en 1969 par Jean Ferrat « Au printemps de quoi rêvais-tu ? » dans le texte du même nom, est à nouveau censurée à la télévision.

Le XXIème siècle ne sera pas en reste…

Au printemps 2020, la proclamation de l’état d’urgence sanitaire plonge toute la population dans un état de sidération traumatique, avec un effet domino dans la sphère géopolitique internationale. Les globe-trotteurs intéressés par cette question peuvent témoigner de la connexion entre les femmes et les hommes politiques internationaux, développant un modèle de gouvernance mondiale.

La sidération est à l’œuvre dès qu’un comportement nous prend par surprise et ne rentre pas du tout dans nos schémas de pensée habituels, telle est la définition de Muriel Salmona, psychiatre, psycho-traumatologue. A son avis, c’est justement parce que la majeure partie de la population n’est pas préparée au pire qu’il faut informer massivement sur l’état de sidération.

Les saisons passent : printemps, été, automne, hiver 2020… les décrets liberticides tombent sur la tête des citoyens et impactent durement et durablement la vie quotidienne. Difficile d’en décrypter le sens pour le commun des mortels, angoissés par un état d’urgence sanitaire, voté le 23 mars 2020, qui n’en finit pas de se prolonger… Dernière date connue : 1er juin 2021 !

Et nous, à quoi rêvions-nous dans un état d’enfermement généralisé le 17 mars 2020 ?

Enfermés dans un logement, pour ceux qui en ont un, avec interdiction de sortir, sauf pour acheter des « produits de première nécessité » munis d’un laissez-passer, il ne fallait pas se trouver dans un besoin impératif. Besoin impératif de consulter : ostéopathe, kinésithérapeute, dentiste, psychologue, dermatologue, etc. ; de renouveler une ordonnance (maladies cardio-vasculaire, respiratoire, diabète, dépression…), surtout pas dans le besoin de renouveler une prescription d’hydroxychloroquine pour les malades atteints de Lupus, etc. Dans ce cadre il serait intéressant d’entendre aussi les Professeurs prescripteurs de l’hydroxychloroquine depuis des décennies, médicament inscrit sur la liste des médicaments essentiels de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.).

Durant cet enfermement de la population française, il ne fallait pas se trouver non plus en panne d’électricité, de gaz, de fourniture d’eau, de machine à laver… d’ingrédients culinaires, de produits d’entretien, d’hygiène… Il ne fallait pas en plus, être malade, handicapé ou vieux… Surtout pas les trois à la fois !

Les décisions anxiogènes à répétition de l’exécutif fusent : interdiction de circuler librement, de poursuivre toute activité culturelle, de s’enthousiasmer lors de balades littéraires, de jouer dans un Club d’Échecs, de suivre des cours de danse, de musique, de chant, d’Aïkido, de natation, d’athlétisme, de rugby, d’escrime, bref de sport, ciment entre le corps et l’esprit, qui participe à l’équilibre de chacun et fait lien dans cette société. Interdiction de se distraire, de se rendre dans des discothèques, aux Thés Dansants pour pratiquer la danse, interdiction de partager un moment convivial autour d’un café, un bon repas au restaurant, de passer le réveillon du jour de l’An à plus de six personnes, etc.

Est-ce un scénario de science-fiction ? Un cauchemar ? Allons-nous nous réveiller sans peur de mourir de froid, de faim, de douleurs physiques et morales, d’une sensation d’extrême abandon, de solitude, de manque d’amour ?

Comme le disait Serge Reggiani, il pleut sur le jardin.

Mais s’il n’est victoire qui ne dure, a contrario, il n’est défaite qui ne dure.

Qui vole notre temps ?

En physique, « une représentation mathématique de l’espace et du temps comme deux notions inséparables et s’influençant l’une l’autre » décrit l’espace-temps.

Nous pourrions prendre deux repères : la naissance et la mort. Entre les deux, laissons-nous gérer l’espace-temps par d’autres ou oeuvrons-nous pour donner un sens à notre existence ?

Au Sénégal, des enfants n’ont pas d’acte de naissance, le monde des adultes leur reproche de ne pas avoir d’identité et les nomme « enfants fantômes ».

En France, le 12 janvier 2021 s’est créé un collectif d’étudiants de sciences politiques de Montpellier pour dénoncer la détresse étudiante liée à la crise sanitaire. Les étudiants, cloîtrés dans une pièce pour beaucoup, sans perspective d’avenir, se sentent abandonnés. Ces lanceurs d’alerte ont choisi le nom d’« étudiants fantômes ».

Les douloureuses répercussions des décisions gouvernementales sont transgénérationnelles. Elles n’épargnent aucun habitant de la cité qui n’est plus un sujet, mais un objet, comme le souligne Maître Carlo Alberto Brusa.

Tunis, 1995, devant l’Association internationale des sciences économiques, Michael Bruno, économiste en Chef (économie du développement) à la Banque Mondiale déclare en présence de 500 économistes de 68 pays différents : « l’idée selon laquelle une crise suffisamment grave peut pousser des décideurs jusque-là récalcitrants à instaurer des réformes susceptibles d’accroître la productivité ». Il cite l’Amérique latine à titre d’ « exemple parfait de crises profondes apparemment bénéfiques » et s’attarde en particulier sur l’Argentine, où le Président Menem et son ministre des finances, Domingo Cavallo, ont l’art de « profiter du climat d’urgence » pour réaliser d’importantes privatisations.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) reconnaît 197 pays sur notre planète. Le Fonds monétaire international (FMI) en regroupe 189. Son objectif est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté. Après douze ans de service au FMI à élaborer des programmes d’ajustement structurel pour l’Afrique, l’Amérique latine et ses Antilles natales, Davison Budhoo a démissionné en 1988. Dans sa lettre, il écrivait : « Cette démission est pour moi une inestimable libération : c’est le premier grand pas que je franchis dans l’espoir de laver un jour mes mains de ce qui, dans mon esprit, représente le sang de millions de pauvres et d’affamés. (…) Il y a tant de sang, vous savez, qu’il forme des rivières. Il sèche aussi ; il forme des croûtes sur tout mon corps. Parfois j’ai l’impression qu’il n’y aurait pas assez de savon dans le monde pour me laver des gestes que j’ai commis en votre nom. »

Le gouvernement français, comme d’autres, annonce qu’il aura raison du Stras-cov2 à force d’injections d’un ARN messager, avec le soutien de nombreux élus de notre République. Christian VÉLOT, généticien moléculaire à l’université Paris-Saclay, Président du Conseil Scientifique du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) préconise de ne pas ajouter à l’incertitude et à l’imprévisibilité d’un virus, l’incertitude et l’imprévisibilité d’une technologie. « Il ne faut pas que le remède soit pire que le mal a fortiori lorsque notre société dispose d’une stratégie thérapeutique, préventive ou curative. Les conséquences ne sont pas à l’échelle de l’individu mais à l’échelle de la population mondiale. Le mauvais repliement d’une protéine peut avoir des conséquences absolument imprévisibles et parfois très fâcheuses. N’oublions pas que les maladies à prions, (maladies de la vache folle, de Creutzfeldt-Jacob, tremblante du mouton, etc.) sont dues à de simples défauts de repliement d’une protéine particulière. Certes, tous les défauts de repliement ne font pas des prions… mais prions pour que la protéine virale se replie bien. »

En 2021, quel journaliste poserait la question d’Yves Mourousi réalisant un direct télévisé avec le président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny à la suite de son élection : « Un sixième mandat pour quoi faire Monsieur le Président ? ». C’était en 1985.

Sur les quais du Rhône Arlésiens, un vendredi soir du mois de janvier de l’an 2021, deux beautés sont réunies : un coucher de soleil somptueux face à un arc en ciel majestueux. Le regard de deux jeunes gens quitte l’écran d’un téléphone pour se poser sur ce spectacle inattendu. Avec les rares passants, ils manifestent leur joie de vivre un moment d’émerveillement collectif.

Brigitte Giry

Coopératrice EELV

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Source :

La stratégie du choc La montée d’un capitalisme du désastre

Naomi Klein 2008

https://www.2012un-nouveau-paradigme.com/2020/11/rapport-d-expertise-du-dr-christian-velot-geneticien-moleculaire-concernant-les-nouveaux-vaccins-anti-covid-19-dits-a-arn.html
https://www.ouest-france.fr/culture/musiques/jean-ferrat-un-chanteur-censure-553091

Une réflexion au sujet de “« Au printemps de quoi rêvais-tu ? »

  1. Bonjour Brigitte,

    Merci pour votre publication, ça fait du bien de ne pas se sentir seul face au messages paradoxaux de nos dirigeant et pire encore face à nos privation de liberté.
    Je n’ai aucune peur concernant cette maladie, en revanche je redoute un monde de privation de liberté organisé par l’état. Je repense encore à la tentative de sibeth Ndiaye de mettre en place quoi? une sorte de ministère de la vérité? Elle qui disait qu’elle n’hésiterait pas à mentir pour protéger le président?

    https://www.lefigaro.fr/vox/politique/en-triant-les-articles-de-presse-le-gouvernement-tente-de-recreer-un-ministere-de-l-information-20200501

    Alors merci pour le ton de cette publication, et votre envie de communiquer vos idées.

    Un coopérateur

    Bernard MUSCOLO

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