Motion I du CF du 4 et 5 février 2023
EÉLV, un mouvement qui porte deux volontés, la volonté partisane pour légitimer et la volonté d’ouverture pour co-construire.
Un parti est un des outils du champ politique, il porte une vision de la société qu’il construit avec tous les acteurs de la société.
La société civile des supporters, acteurs, actrices et activistes ne sont pas des sympathisants et sympathisantes, mais des acteurs essentiels et à part entière de la politique avec des préoccupations détachées du jeu politique institutionnel. Le Mouvement EELV (des écologistes) s’est engagé dès sa création à porter avec fermeté un programme qui répond aux urgences sociales et écologiques en co-construisant avec les acteurs et actrices de la société civile.
Quand je vote, je donne une identité à celui ou celle que je désigne. En retour, pour que l’électeur et l’électrice aient aussi une identité et qu’iels existent en tant que citoyenne et citoyen il est indispensable qu’iels co-construisent avec les élus, élues et membres du Parti.
Ce qui nous rassemble c’est d’être Écolo …
Même si nous sommes tous et toutes très différentes et imparfaites, nous avons la même utopie d’un monde qui n’a jamais existé mais qui doit être la réalité de demain, un monde où le vivant, l’humanité et les générations futures ont toute leur place. Il y a peu d’espoir, en dehors de cet engagement, si nous voulons continuer à exister face aux crises qui résultent de notre inhumanité, de la destruction du vivant à notre profit et d’une vue à court terme négligeant les générations futures… le besoin d’agir est là !
Les premiers pas de l’engagement
Autour d’une revendication rassembleuse et qui semble atteignable, on concilie toutes les tensions d’insatisfactions accumulées… et on descend dans la rue ou on signe des pétitions … ou on va voter dans un cadre institutionnel.
Il peut y avoir aussi la diffusion massive de messages sur les réseaux sociaux pour faire pression sur ceux et celles qui sont « élues » ou que l’on reconnaît comme chargées de faire bouger les choses … mais cela reste un pis-aller.
Dans notre démocratie de délégation, les institutions et les élus et élues finissent par faire comme si les communs leur appartenaient ; ils décident et cela rend ce premier pas de l’engagement écolo de moins en moins efficace… jusqu’à le qualifier de terrorisme ou à le voir comme agissant en dehors du champ républicain alors qu’il est le véritable acteur progressiste de la Vie.
On ne peut pas oublier que cet accaparement des communs et du collectif, composante inévitable de la démocratie de délégation, mène à l’illibéralisme ou à l’autocratie … les exemples actuels et les dérives en cours ne manquent pas dans les partis et en dehors des partis, en France et dans le monde.
Plus de coopération moins de délégation…
En définitive, ce qui est important c’est de dissocier une politique économique qui a besoin de consommateurs et consommatrices qui se satisfont d’une démocratie de délégation et une politique coopérative qui a besoin d’acteurs et d’actrices qui agissent dans le monde « civil ».
Cette démocratie de délégation est imposée au Parti par nos institutions. Si nous voulons porter nos idées, nous avons besoin aussi d’une démocratie coopérative que, dans un premier temps, nous nous devons d’expérimenter en interne de notre mouvement.
Cette coopération citoyenne est supportrice des Partis
Même si nous avons de solides fondamentaux et un corpus idéologique cohérent, c’est d’abord un large mouvement de citoyennes et de citoyens, de collectifs, d’associations, qui nourrit et continuera à nourrir le combat écologique. Un mouvement qui part des territoires, des régions et qui pense le monde du local au global.
Créons une plateforme de collaboration politique populaire écologique qui n’aura pas pour objectif d’aller chercher des voix mais agira pour dynamiser la culture politique des acteurs progressistes de la Vie. Elle sera au service de « tiers lieux politiques écologiques » inscrits dans le territoire de chaque circonscription et sera alimentée par les interactions qu’elle entretient avec ces tiers lieux, qu’ils soient physiques ou virtuels.
La vitalité du dispositif se trouve aussi dans l’engagement des sachants et des représentants et représentantes.
La force de ces lieux d’écologie ne pourra se construire que s’il existe un engagement des représentants et représentantes des politiques institutionnelles, de nos élus, et des experts thématiques, à échanger, informer, favoriser la dimension « populaire » de cette conscience écologique. Cette construction systémique nécessite un projet de mise en œuvre qui devrait être mené par l’Agora EÉLV.
Motion
En approuvant cette motion le conseil fédéral EÉLV demande que l’esprit d’interdépendance qui a présidé à la création de l’Agora soit au cœur du processus de refondation et confie une mission à L’Agora EÉLV consistant à faire un ensemble de propositions visant à faire coexister de manière systémique, en interne et en externe du Mouvement, les deux volontés partisane et d’ouverture nécessairement complémentaires ; cela permettra à L’Agora de jouer son rôle de coordination de nos valeurs statutaires en formulant à partir d’expressions multiples un corpus d’objectifs politiques déclinant ces valeurs et proposant ainsi des repères ; objectifs politiques qui traceront le chemin permettant à chaque acteur constitué (Commissions, Parti, Coopérative, JE etc…) de décliner ceux-ci en programmes et actions de terrains.
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