Suite au relatif succès aux élections européennes de la liste Europe Écologie, l’espoir d’avoir une alternative écologiste à un duel Le Pen / Macron au second tour des élections présidentielles de 2022, s’est concrétisé, au mois de juin, par une démarche de construction d’un outil pour le porter, à laquelle la coopérative EELV a pris sa part.
Depuis le 26 mai il se dégage une véritable envie d’aboutir de tous les acteurs.
Ce fut d’abord par une journée de travail rassemblant les différentes composantes du Mouvement EELV, qui s’est tenue le vendredi 14 juin, suivie le lendemain par un séminaire organisé par les Assises de l’écologie et des solidarités sur le rôle que pourrait jouer cette structure regroupant, depuis un an, une vingtaine d’organisations politiques écologistes et/ou de gauche. Ces deux journées ont permis d’entendre les réflexions des uns et des autres sur la construction d’un futur espace de l’écologie politique en France, cantonné à gauche, ou pas, s’appuyant sur la structure du Mouvement EELV, ou pas, en construisant un nouveau parti écologiste, ou pas.
Préparer un congrès EELV nourri de cette volonté d’écologie qui se retrouve dans des diversités d’actions.
Il s’en est suivi une proposition, faite le samedi 22 juin aux 120 conseillers fédéraux du parti EELV (l’équivalent des députés pour le Parti EELV), de nommer des représentants des différentes composantes du Mouvement EELV. L’objectif était d’apporter des propositions de réponses concrètes à ces questions, sous forme de pistes à étudier dans le détail, pour que le congrès du Mouvement EELV, qui se tiendra le 30 novembre, fasse les choix pour les trois prochaines années, donc jusqu’aux élections nationales de 2022. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité des conseillers fédéraux présents. Le Groupe d’animation de l’Agora (GADA), constitué à parité entre le Parti EELV et la Coopérative EELV est chargé de l’organiser. Dans sa composition, ce groupe de travail, sur la réinvention du Mouvement EELV, a réservé quatre places pour des coopératrices et coopérateurs membres du Comité National d’Animation du Réseau Coopératif, deux titulaires et deux suppléants, et deux places pour une coopératrice et un coopérateur membres du GADA pour son organisation opérationnelle. Ce groupe de travail fonctionnera essentiellement sur Internet tout l’été jusqu’au prochain Conseil Fédéral du parti, les 21 et 22 septembre.
Des initiatives en dehors d’EELV.
En parallèle de cette réflexion menée à l’intérieur d’EELV, se mène des réflexions à l’extérieur d’EELV, auxquelles nous participons. C’est d’abord par notre participation très active aux Assises de l’écologie et des solidarités, où trois membres de la coopérative étaient présents, le samedi 15 juin, lors du séminaire d’une journée, portant sur la manière de continuer le travail réalisé depuis une année, et en prenant en compte les leçons tirées du suffrage du 26 mai. C’est aussi par notre participation, le vendredi 28 juin, à côté de neuf autres organisations plus ou moins politiques, à un colloque sur les alternatives à la politique compétitive, comprenant une proposition du philosophe Patrick Viveret de créer une structure dite « en archipel » pour mettre en synergie toutes les formes d’organisations écologistes ou de culture issues de la gauche qui veulent éviter un nouveau duel LePen / Macron en 2022. Cette structure en archipel, on peut l’assimiler à une structure coopérative, du fait qu’elle rejette la notion de compétition en privilégiant la coopération dans sa gouvernance participative, mais aussi sans avoir à choisir un leader charismatique, et en l’absence de porte-paroles. Ces dernières contraintes ont fait l’objet de débats, car la logique des institutions politiques de la Cinquième république est basée sur des leaders à tous les échelons, et il faudra bien s’y conformer, tant qu’une nouvelle constitution n’est adoptée donnant moins de prérogatives à des leaders choisis ou autoproclamés.
La Coopérative sur tous les fronts.
Notre coopérative intervient dans ces différentes réflexions externes au Mouvement EELV. Elle est, de par son ouverture à tous les citoyens non encartés au parti EELV, l’un des outils qui peut apporter une réponse au type de rassemblement souhaité par les structures politiques en termes de recherche de mise en synergie. Elle l’est aussi et surtout par sa capacité de rassembler les citoyens électeurs qui ont intégré qu’une autre alternative au duel Le Pen/Macron en 2022 devrait se constituer prioritairement sur la base des luttes pour la survie de l’humanité, menacée par le réchauffement climatique, la chute de la biodiversité, la technologie nucléaire, l’accès à l’eau potable, ou encore l’accès à l’énergie.
Ces réflexions devront aboutir avant la fin de l’année, pour être applicables dès les élections municipales de mars 2020. Elles sont certes déjà dans les tuyaux des différents Groupes locaux du Parti EELV, mais elles sont menées majoritairement dans la même organisation que les campagnes municipales de 2014, alors que la manière de faire de la politique a tellement évolué depuis, et que les pistes, qui se dégageront du Groupe de travail de cet été, pourraient influencer fortement les équipes qui préparent la campagne des municipales, pour conquérir le pouvoir dans de nombreuses mairies et communautés de communes.
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Denis Guenneau,
Coopérateur EELV,
Île-de-France