Depuis le 17/03/2020, notre société vit un drame inédit à bien des égards. S’il nous reste une pensée critique, nous sommes en droit de nous demander les raisons des choix gouvernementaux : prolonger un état d’urgence sanitaire (qui devrait prévoir sa propre fin), privilégier l’enfermement généralisé de la population au détriment du soin, favoriser des restrictions de : circulation, rassemblements et ouvertures des petits commerces, expérimenter une cour d’assises sans jurés, allonger la durée d’une détention provisoire, sans débat, sans avocat…
Les cris d’alerte de certains professionnels de santé, dont ceux de Marie de Hennezel, sont-ils entendus face à la « folie hygiéniste qui impose des situations proprementinhumaines » ? Psychologue, elle écrit dans son ouvrage Adieux interdits :
« C’est la première fois dans l’histoire de l’Humanité que les proches des mourants ont été interdits de visite pour les derniers instants. C’est la première fois que des obsèques ont été escamotées : un véritable « cauchemar d’inhumanité » pour les personnes concernées, leurs proches et aussi pour les professionnels en première ligne. »
En 1983 naissait JALMALV (Jusqu’à la Mort Accompagner La Vie). Le 2 février 2016, l’adoption de la loi Claeys-Léonetti traduisait les nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie. Depuis le 15 mars 2020, les accompagnements sont interdits. Le pan formation initiale et continue est suspendu de fait. Au final, que nous soyons acculés dans un plan « blanc » pour les uns, « bleu » pour les autres, je crains que l’alerte soit au rouge. Boris Cyrulnik, psychiatre, estime que : « On ne se donne plus le droit d’être heureux quand on a laissé son parent mourir tout seul ».
Les politiques ne devraient-ils pas s’inspirer de Michel de Montaigne : « Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs… pas seulement des chrysanthèmes. » ?
Pour pouvoir soigner toutes les personnes malades, pas seulement du SARS-CoV-2, les citoyens ont besoin de connaître ce qui a été entrepris concrètement en termes de ressources humaines (embauche personnel/possibilité récupération congé/R.T.T. etc.), de ressources financières exceptionnelles dans chaque hôpital de France (ouverture de lits supplémentaires/matériel etc.) depuis les annonces du Gouvernement. Le projet de loi de finances 2021 est-il à la hauteur des enjeux pour l’Administration hospitalière ?
Pour faire leur métier, les personnels hospitaliers ne demandent pas d’être applaudis en même temps que le journal de 20H00. Très régulièrement, lors de manifestations (dernière en date 14/11/2019) ils hurlent la nécessité d’ouvrir des lits, de recruter, de revenir à l’essence même du métier de soignant, moins administratif, moins statistique, l’arrêt de la facturation à l’acte, d’augmenter les salaires, etc.
Que se passerait-il en cas d’explosion atomique ?
Alors que la population est exposée à cinq facteurs de risques majeurs : alimentation toxique, polluants chimiques, sédentarité, stress, pollution atmosphérique (790 000 morts/an en Europe – cf. triptyque Coopérateurs N° 24 de Juillet 2017 « Voix de la Justice »), quel impact financier entre une politique de prévention pour le service public de santé et une politique de réactions systématiques dans l’urgence ?
En parallèle, de grandes industries (agroalimentaire, pétrochimie, énergies fossiles, transports, BTP…) sont autorisées à prospérer dans le déni des ravages pour la santé publique.
A-t-on organisé une « assignation à résidence » de la population du jour au lendemain ou stoppé les trafics aérien et routier pour éviter cette létalité ?
Avec la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février 2021, suivi d’une période transitoire jusqu’au 1er avril 2021, un deuxième enfermement généralisé de la population proclamé le 29 octobre 2020, le droit est malmené. Que penser du décret n° 2020-1050 du 14 août 2020 modifiant le décret n° 2009-1484 du 3 décembre 2009 relatif aux directions départementales interministérielles : les directions départementales interministérielles deviennent des services déconcentrés de l’État relevant, non plus des ministres de tutelle mais du ministre de l’intérieur ?
Pour imposer un traçage autoritaire de la population, les applications se suivent et se ressemblent. « Stop Covid » disparaît, « Tous anti-Covid » apparaît. Techniques de surveillance de plus en plus sophistiquées (utilisation de drones), suspicion et délation laissent se dessiner un État néo-totalitaire.
Souvenons-nous de tous les Collectifs, les lanceurs d’alerte qui luttent sur tout le territoire français au prix de leur liberté d’expression et de leur liberté tout court ! Souvenons-nous du journaliste Gaspard d’Allens dont les Coopérateurs ont parlé en 2018, de la répression insoutenable contre les opposants dans les régions nucléarisées !
Inquiets d’une contamination juridique durable bien au-delà de la contamination virale, collectifs de juristes, scientifiques, médecins, artistes, parents, personnel de l’éducation nationale… organisent une résistance.
L’une des voix de Children’s Health Defense (Défenseurs de la santé des enfants), Robert F. Kennedy, Jr. demande si nos enfants devront se soumettre à une médication non consentie, sans consentement éclairé. Si les adultes acceptent toutes les injonctions, portent un masque dans la rue alors qu’aucun fondement scientifique ne leur a été présenté, un projet biosécurité se dessine-t-il pour réduire toute la race humaine à l’esclavage ?
Comment réagissent nos jeunes ? Certains, hostiles à des mesures qui impactent tous les domaines de la vie (santé, social, culturel, éducatif) et malmènent les valeurs constitutionnelles, refusent la soumission. Ils s’interrogent sur les décrets autoritaires qui fragilisent la vie démocratique et donc leur avenir, tentent des réflexions politiques via les réseaux sociaux. La majorité s’enchevêtre dans la toile et ne s’aperçoit pas qu’elle tisse les liens d’un emprisonnement physique et intellectuel.
De mon point de vue, chaque tentative politique de nuire à une catégorie d’âge rompt le lien intergénérationnel.
Si la Terre devient un gigantesque laboratoire observable de la planète Mars, que voient les Martiens ? Du haut de ce balcon étoilé, s’étale un hôpital à ciel ouvert avec des visages, petits et grands, cachés par des masques chirurgicaux, un hospice géant avec la même misère humaine ; personnes dormant dans la rue, dénutries, oubliés psychiatriques ; forces de police déployées pour arrêter, verbaliser, et menacer de prison en cas de récidive, les passants sortis pour des « besoins essentiels », pour non port de masques dans certaines rues… alors que la criminalité bat son plein dans les rues parallèles en toute liberté.
Comme l’écrivent Edgar Morin et Sabah Abouessalam, dans leur ouvrage La voie, pouvons-nous nous demander sans entrave, si la notion d’État d’exception ne :
« rigidifie pas l’exceptionnel en comportant essentiellement la suspension du droit commun, et si l’état d’urgence ne comporte pas une composante répressive absente de la notion d’urgence. » ?
« Ce constat nous impose une seule voie, d’une seule voix, l’union de toutes les forces démocratiques dispersées. »
Brigitte Giry
Coopératrice EELV
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Source : https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20201014.OBS34739/voici-la-liste-des-villes-concernees-par-le-couvre-feu.html
Source : https://www.youtube.com/watch?v=eO7CF9VUMKc
Source : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042238068/
Merci pour ce textes éclairant et d’une vision si juste.