Petit guide pour parcourir vos besoins essentiels et préparer le temps d’après.

Covid 19 oblige, nous subissons dans nos vies des bouleversements de tout ordre.

On arrête tout. Ce qui était impossible hier est possible aujourd’hui et, à moins d’attendre stoïquement que ce moment passe, il va être difficile de rester zen et de ne pas se poser de questions. Difficile de ne pas évaluer les priorités de sa vie d’avant et les importances d’aujourd’hui. Et dans ce monde qui demain sera surement bousculé, quels seront vraiment nos désirs, nos envies, nos besoins.

La situation est douloureuse, mais idéale. C’est maintenant qu’il est nécessaire de penser notre avenir, sinon le monde tel qu’il était, tel qu’il est, porteur de toutes nos fragilités, repartira comme avant en nous menant à la catastrophe. Il n’y aura pas de sauveur, c’est à chacun de se réapproprier sa vie et de redéfinir le collectif et les communs qui vont bien avec.

Pour cela il va falloir trier. Abandonner ou réduire ce qui, en fin de compte, n’a pas grand intérêt à nos yeux et donner plus de place à ce qui nous est essentiel.

En premier lieu, cette situation dite de confinement nous oblige à revoir nos pratiques quotidiennes et notre rapport à l’autre, notre rapport aux autres. Elle nous donne une visibilité sur la manière dont l’organisation de la société nous apporte à chacun des solutions aux besoins qui nous permettent de bien vivre. Mais quels sont ces besoins essentiels auxquels d’ailleurs chacun donne une valeur qui lui est propre ?

Pour nous guider dans cette réflexion on peut s’inspirer en les commentant librement, comme je vais le faire, des besoins humains, sans hiérarchie mais en ayant une approche introduisant des critères de temporalité..

  • Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie des individus ou de l’espèce. Ce sont typiquement des besoins concrets (dormir, manger, boire, respirer, avoir une sexualité et se reproduire). Ils s’inscrivent dans un temps très court et parfois immédiat.
  • Le besoin de sécurité qui se traduit par des démarches de résilience consistant à pouvoir satisfaire dans le temps les besoins physiologiques définis ci-dessus, à composer ou à se protéger contre les différents manques qui pourraient surgir. Il s’agit donc d’un besoin de préservation d’un existant, d’un acquis. Il s’inscrit dans un temps long.
  • Le besoin d’appartenance au monde qui nous entoure, c’est le lieu des échanges et des interdépendances. C’est le besoin d’être entendu, écouté, reconnu par les groupes dans lesquels chacun vit (couple, famille, travail, association, etc.) mais aussi ressentir qu’on est un élément de la nature et constitutif des générations futures. Cela se traduit par l’amitié, l’amour, l’acceptation. On est là dans un temps court, c’est le sentiment d’exister (https://coop.eelv.fr/le-don-la-dette-et-lidentite-de-jacques-t-godbout/).
  • Le besoin d’estime de soi : il est la matière du besoin d’appartenance et d’échange. Il se construit par l’autonomie qui va faire de chaque individu une personne unique, reconnue en tant qu’entité propre. Il se construit par les projets, les objectifs, les opinions, les convictions, les occupations. Il crée l’identité de chacun et est le parcours d’une vie.
  • Le besoin de s’accomplir: ce sont les moments où l’on conduit ses apprentissages et on rend à tous le fruit de ses enrichissements. Selon Maslow, le sommet des aspirations humaines. Il vise à sortir d’une condition purement matérielle pour atteindre l’épanouissement. Il se nourrit de tous les autres besoins satisfaits.

On constate que tous ces besoins sont interdépendants, dans des temporalités différentes, mais qu’aucun ne devrait être complètement abandonné. En fonction des moments, nous ne donnerons pas la même valeur temps à ces besoins et nous resterons individuellement divers.

Ces besoins, expression de notre diversité, mal pris en compte sont notre situation de pauvreté où tous nos choix nous sont imposés. Dans cet instant où la plupart de nos besoins sont monétisés, nous sommes donc pauvres quand nous n’avons pas d’argent. Reste que dans l’absolu l’indicateur des pauvretés ce n’est pas l’argent mais le non choix de la manière de pouvoir satisfaire les besoins exprimés ci-dessus et qui ne sont pas que physiologiques.

Satisfaire ses besoins en dehors du cadre commun, c’est-à-dire en dehors de la suprématie étouffante de l’échange monétaire, est une manière de se réapproprier sa vie. Dans notre monde complexe, cela passe par une volonté de coopération avec toutes les diversités enrichie par des lieux de confrontation bienveillante.

Nous nous devons d’imaginer une société qui prenne en compte l’ensemble de ces éléments pour que nous soyons naturellement des personnes et des citoyens épanouis.

Et pour commencer petit exercice :

Pour éviter les GII, les grands investissements inutiles, et pour privilégier les transitions sociales, choisissons par exemple de laisser de côté ce qui ne nous sert pas pour l’instant :

  • on ne sauve pas le secteur de l’aviation touristique ;
  • on ne sauve pas la fabrication de modèles automobiles affectées aux mobilités contraintes.

Et après sur le brûlis renaitront d’autres mobilités et une autre société accompagnée par les investissements essentiels solidaires.

Christian OLIVE

Coopérateur EELV

Languedoc-Roussillon

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5 réflexions au sujet de “Petit guide pour parcourir vos besoins essentiels et préparer le temps d’après.

  1. Dans quoi classes tu le besoin de liberté, le besoin de spiritualité, le besoin de soins, le besoin de santé, le besoin de réciprocité, le besoin de ne pas être dominé.e…?

    1. Même si la contribution s’inspire des besoins mis en évidence par Maslow, il n’y est SURTOUT pas fait référence à cette notion pyramidal et hiérarchique surannée. Il est fait référence à une autre manière d’envisager ces besoins, il me semblait que cela était explicite

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