Novembre 2019, un microbe s’invite à Wuhan, dans la province de Hubei en Chine centrale. Covid-19, c’est son petit nom, a le goût du voyage et se prend à visiter toute la planète. Seulement voilà, il s’accroche aux cellules pulmonaires avant de les infecter. Sans diagnostic et sans traitement, il peut être mortel.
Dans une atmosphère de trouble sanitaire international, le 19 février 2020, un match de football de la Ligue des champions entre l’Atalanta Bergame et les Espagnols de Valence se tient devant 45 500 spectateurs dans le stade Giuseppe-Meazza de Milan.
En France, les élections municipales du 15 mars 2020 sont maintenues. Tandis que, lors de l’allocution télévisée du 16 Mars 2020, le Président de la République française, Emmanuel MACRON proclame l’état d’urgence sanitaire, à partir du lendemain midi, avec confinement obligatoire à domicile de toute la population, jusqu’au 31 mars.
Au fur et à mesure sont fermées les écoles maternelles et élémentaires, collèges, lycées, universités, restaurants, cinémas, théâtres, studios de danse, bars, commerces, petites épiceries comprises… Puis, c’est le tour des marchés hebdomadaires… Seules les grandes surfaces restent ouvertes… Une attestation de déplacement dérogatoire est requise pour sortir faire des courses alimentaires.
Du jamais vu !
Terreur générale sur tout le territoire. Des masques commencent à fleurir sur les visages des piétons dans la rue. Dans le même temps, on commence à entendre parler d’une pénurie patente d’accessoires en milieu hospitalier, dont les masques pour le personnel soignant, fabrication abandonnée sur le territoire français pour cause de délocalisation.
Dociles, les citoyens s’emparent très vite d’expressions comme « gestes barrières », « distanciation sociale »…
Dociles, les citoyens renoncent à voir leur famille, leurs amis, renoncent à les serrer dans les bras, à les embrasser…
Dans les supermarchés, des attitudes de défiance s’accentuent entre clients dans les rayons. Il ne fait pas bon tousser au risque qu’un client masqué distant de deux mètres s’éloigne rapidement en vous fusillant du regard. Or, c’est oublié que la toux aiguë ou chronique, éphémère ou persistante, incontrôlable, est la conséquence de mécanismes multiples. : rhinorrhée, asthme, insuffisance cardiaque, reflux gastro-oesophagien (RGO), fumée de cigarette, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), cancer du poumon…
Toussez, ne toussez plus !
Le Premier ministre Edouard Philippe réapparait à la télévision pour annoncer la prolongation du confinement jusqu’au 15 avril. Puis le Président de la République proclame une nouvelle prolongation jusqu’au 11 mai 2020. En parallèle, le tarif des contraventions de manquement à l’obéissance croît. Le Gouvernement prévoit même des peines de six mois de prison pour les « récidivistes ». Aurait-il oublié qu’elles débordent les prisons de la République ? Que l’interdiction des parloirs fait monter la tension en milieu carcéral ?
Quel courage faut-il pour interdire aux personnes endeuillées de se rendre aux obsèques familiales ou amicales ?
Quel courage faut-il pour envisager de confiner nos anciens dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ou « maisons de retraite », en supprimant toute visite ?
Alors que la liberté de s’exprimer s’évapore, alors que la liberté de se déplacer se volatilise, qu’en sera-t-il de la liberté d’aimer ?
Des politiques coercitives se répandent comme le virus sur le plan international.
Certains experts scientifiques expliquent que la seule issue consiste à diagnostiquer et traiter ce virus.
Par conséquent, annoncer le maintien du confinement pour les personnes âgées n’était pas seulement absurde, pas seulement discriminatoire, mais tout simplement inhumain. Marie de Hennezel, psychologue, psychothérapeute, spécialiste du vieillissement et de la fin de vie, très hostile à cette décision, déplore une tendance à infantiliser les septuagénaires.
Une discrimination sanitaire de plus s’insinue dans la société française.
Les nombreux discours gouvernementaux contradictoires (ne pas porter de masque/porter un masque, restez chez vous/allez travailler), la conception sonore médiatique de « alerte Coronavirus », « information Coronavirus »… sont anxiogènes pour la population.
Pendant ce temps, exit le suivi des pathologies en cours de traitement, exit les rendez-vous de rééducation chez les kinésithérapeutes, ostéopathes… Exit les rendez-vous dermatologiques, exit les soins infirmiers…
Pour exemple, cette femme courageuse, qui après cinq jours d’horribles souffrances, sort de l’hôpital. L’intervention chirurgicale pour l’ablation d’une tumeur du sinus droit, prévue en décembre 2019, a été repoussée à mars 2020. Mauvais timing ! Sans l’aide d’une infirmière à domicile, elle doit, seule, retirer les mèches de son nez. Des caillots de sang suivent les mèches et il lui faut beaucoup de « sang froid » pour affronter cette délicate situation. Un traumatisme sanitaire supplémentaire ! Combien d’exemples de cette nature en cette période de confinement obligatoire ?
La fièvre du Covid-19 enflamme sans interruption toute la presse, toutes les émissions radiophoniques, télévisuelles ou sur la toile. Curieusement, les spots publicitaires vantent toujours tous les produits qui ne sont plus vendus pour cause de fermeture de magasins. Une fièvre brûlante mercantile déferle sur des annonceurs de tout poil pour réclamer des dons, d’une façon exponentielle : Fondation des hôpitaux de Paris… Certains parlent de solidarité, d’autres d’incurie politique, d’autres encore d’opportunisme. Peut-on y voir un nouvel « hôpitaléthon » ? La santé publique ne relève-t-elle pas d’un ministère régalien ?
Alors que le monde professionnel et culturel bascule, dans un écocide programmé, que les ressources deviennent de plus en plus incertaines, que les salaires font l’objet d’une attention particulière de la part de l’exécutif, cette publicité massive est-elle décente ?
Si un microbe peut engendrer une terreur planétaire, qu’en serait-il des conséquences d’une explosion nucléaire, dans un contexte de carence de l’administration hospitalière face à une pandémie ?
La tragédie psychologique et personnelle qui s’en est suivie après une catastrophe atomique est remarquablement décrite par Svetlana Aleksievitch, dans La supplication. Dix années durant, plus de cinq cents témoins de l’accident, dont des liquidateurs, politiciens, médecins, physiciens, citoyens ordinaires, s’expriment. Chaque 26 avril, nous commémorons la catastrophe atomique de Tchernobyl de 1986 (Union Soviétique, dans l’actuelle Ukraine).
Des dérives autoritaires ont conduit à de nombreuses catastrophes atomiques : 29 septembre 1957, Kychtym, complexe nucléaire Maïak, près de la ville d’Oziorsk en Union soviétique, dans l’actuelle Russie ; 28 mars 1979, centrale nucléaire de Three Mile Island, Etats-Unis : 26 avril 1986, Vandelios en Espagne ; 16 juillet 2007 Kashiwazaki-Kariwa Japon : 11 mars 2011, Fukushima Daïchi, Japon ; 8 août 2019, au large de Nionoska, dans la région d’Arkhangelsk, Russie.
Respirez, ne respirez plus !
Certes, l’évolution politique nous glace, mais il est indéniable qu’une prise de conscience, celle que, seul un changement de comportements évitera l’effondrement brutal de notre civilisation, monte en puissance dans la population.
Des politiques sérieux proposent des alternatives crédibles à mettre en place sans plus attendre. La démarche des Assises de l’Écologie et des Solidarités, enclenchée en septembre 2017, ardemment soutenue par les Coopérateurs EELV, regroupant une quarantaine d’organisations, prend un nouveau visage plein d’espérance à court terme.
Brigitte Giry,
Coopératrice EELV,
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Quelles alternatives ???