Il y a quelque chose que nous n’abordons pas pendant cette crise, et pourtant elle saute aux yeux avec la pénurie de protection (masques, blouses, charlottes) c’est la question des objets à usage unique, qui génèrent sans fin des déchets… mais aussi des achats.

A la commission déchets EELV, la suppression ou la limitation des produits à usage unique fait partie des priorités pour la prévention des déchets, au même titre, entre autres, que la suppression des emballages,  la lutte contre l’obsolescence programmée, ou le développement du réemploi.

On s’élève contre l’absence de masques et de blouses, mais si ceux-ci étaient lavables et réutilisables, on maitriserait bien plus leur mise à disposition dans les établissements de santé et partout où c’est nécessaire, que des produits importés par milliards, qui viennent bien sûr à manquer en cas de demande mondiale généralisée.

L’étude de ce virus montre qu’il est détruit (ou inactivé, je ne suis pas sure de ce que j’ai entendu) à 54 degrés. Une bonne logistique et une buanderie conséquente pour passer ces équipement en étuve à 60 degrés 5 minutes permettrait d’en faire un roulement rapide au sein même de l’hôpital au cours de la journée, avec un lavage séchage complet toutes les 10 utilisations par exemple.

Pour les blouses et charlottes, les équipements classiques de laboratoire en coton suffisent, pour les masques il faut bien sur étudier les couches de tissus et les matériaux nécessaires qui permettent cette réutilisation et ce lavage . En attendant de généraliser, pourquoi pas, les masques « personnels » (comme chacun à son casque de moto par exemple) de type décathlon nettoyable et réutilisable à volonté, avec juste un petit filtre très simple sur l’embout.

À ce sujet des masques, on entend beaucoup parler de « masques alternatifs » et de tests qui seraient faits pour en évaluer l’efficacité, il est temps que l’on nous donne des réponses pour diffuser le mode d’emploi pour fabriquer des masques « maison » qui pourront protéger efficacement à la sortie ou réduction du confinement : maintenant que tout le monde a compris que les masques n’étaient pas inutiles, mais que le problème c’est qu’il n’y en a pas pour tout le monde. Quand on voit le nombre de personnes avec des masques bricolés, on voit bien que les gens sont prêts à se prendre en charge pour sécuriser leurs sorties.

Le confinement a été une solution d’urgence, il ne peut pas être érigé en normalité, notamment pour les gens « improductifs » à qui les prolongations pendent au nez. Je n’ai qu’une hâte, c’est qu’on en sorte, mais en étant protégés et en protégeant les autres.

Pour finir sur les masques, si un médecin ou virologue peut m’éclairer sur le point suivant : le lavage des mains au savon suffit, semble t-il, car le savon endommage la surface du virus et le rend inactif. Pourquoi sur un masque en tissus, le lavage au savon ne suffirait pas, et le passage à 60 degrés est-il demandé ? Il n’y a pas de logique évidente, et si on ne comprends pas une consigne, ça ruine la confiance en ce qu’on nous dit.

Bon pour finir j’aimerai bien qu’on fasse un communiqué la dessus : une fois de plus le jetable se révèle une erreur : gaspillage de matière, production accrue de déchets, cout cumulé plus important et en plus risque accru de rupture des approvisionnements, comme on le vit actuellement. Le lavable, c’est remplacer ces coûts et cette charge environnementale par des emplois , et ce n’est pas une mauvaise chose, et c’est surtout sécuriser la protection de nos soignants et patients.

Amitiés

Lydia MORLOT