Le projet EuropaCity mis à mal après l’annulation du PLU de Gonesse

Ce mardi 12 mars 2019, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d’Oise) a annulé la Plan local d’urbanisme de Gonesse, élément primordial à la réalisation du mégaprojet EuropaCity. Le maire de la ville, a annoncé avoir fait appel de cette décision.

« Par un jugement du 12 mars 2019, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a prononcé l’annulation du plan local d’urbanisme de Gonesse« . Gros coup dur pour les acteurs du projet EuropaCity, cette décision signe, pour l’instant, la fin du mégacomplexe de commerces et de loisirs. La justice a retenu trois motifs d’annulation : une évaluation environnementale insuffisante, une incompatibilité avec les plans d’exposition au bruit des aéroports à proximité et « l’erreur manifeste d’appréciation » du conseil municipal de Gonesse d’avoir classé en zone à urbaniser 248 hectares de terres agricoles « particulièrement fertiles« . Le tribunal ajoute : « Ces illégalités, n’étant pas susceptibles d’être régularisées, le tribunal a estimé qu’il ne pouvait être sursis à statuer et a annulé la délibération du conseil municipal de Gonesse du 25 septembre 2017« , celle qui approuvait le PLU.

Remise en cause de l’arrivée du Grand Paris Express ?

Évoquant des péripéties juridiques, le maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy a annoncé sa volonté de faire appel de la décision du tribunal. Pour rappel le mégaprojet EuropaCity, est tiraillé entre les avis favorables et défavorables. Jean-Pierre Blazy explique que le préfet du Val d’Oise avait signé la déclaration d’utilité publique du projet de ZAC du triangle de Gonesse. Ce qui n’avait pas empêché son annulation par le même tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Une décision contestée par l’État qui a décidé de faire appel. A ce jour, suite aux deux annulations, les terres du projet redeviennent agricoles. Si le projet semble s’éteindre, la flamme continue de brûler chez les porteurs du projet.Pour rappel, EuropaCity prévoit la création d’un espace commercial et de loisirs de 80 hectares. Porté par la filiale immobilière d’Auchan, Ceetrus (ex-Immochan) et le conglomérat chinois Wanda, le projet serait le plus grand investissement privé en France depuis la construction de Disneyland en 1992. Il doit accueillir de nombreux hôtels, une ferme urbaine, un cirque, un cinéma, une salle de spectacle, environ 230.000 m² de boutiques et une gare de la ligne 17 du Grand Paris Express. Concernant cette dernière, un recours avait été déposé par des associations écologistes et le collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) contre le permis de construire signé par le préfet du Val d’Oise le 18 septembre 2018. A l’origine, la gare s’inscrit dans le projet d’urbanisation de la zone, sans cela, la gare se trouverait à 1,7 kilomètre des premières habitations, « une aberration économique et écologique dont le CPTG demande l’abandon immédiat« .

Les principaux opposants au mégacomplexe ne cachent pas leur réjouissance face à la décision du tribunal administratif. Parmi eux, le collectif de commerçants Europas du tout déclare : « Nous saluons cette décision historique qui est une fabuleuse victoire des opposants au projet EuropaCity. Elle vient ainsi récompenser leur ténacité à lutter contre un projet issu de l’ancien monde. Au-delà de l’annulation du PLU, cette décision est parfaitement logique. La ville de Gonesse ne pouvait pas bénéficier du projet gouvernemental « Action cœur de ville » voué à redynamiser son centre-ville et, en même temps, construire sur le même territoire un énorme complexe commercial qui aurait détruit des milliers d’emplois de petits commerçants dans les villes voisines. Il est désormais temps de tourner la page EuropaCity, d’en faire le deuil et de remplacer cette folie par un projet alternatif crédible en capacité de dynamiser le Val-d’Oise sans sacrifier les territoires limitrophes« .
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