Un positionnement politique clair cohérent et “durable” serait la moindre des honnêtetés vis à vis des électeurs
Au niveau local ici, à Saintes en Charente maritime, depuis 2020 le maire a montré un affichage politique pour le moins versatile.
Il était “affilié à l’UDI depuis ses 18 ans” selon ses propres dires. Au moment des dernières élections municipales, il s’affirmait clairement et définitivement sans étiquette.
Juste après, il s’est re-affilié UDI et à la majorité gouvernementale au moment des élections départementales et régionales… pour enfin se rallier Horizon au moment des législatives … c’est pour le moins opportuniste.
Une politique Caméléon
UMP, LR, LREM, Horizon, Ensemble…
Et cette pratique de “politique caméléon” au gré de chaque élection devient la règle puisque visiblement l’essentiel est de gagner l’élection et non de porter un projet politique.
N’est-il pas important d’informer et d’alerter davantage les électeurs de ce type de stratégie de camouflage qui devient de plus en plus fréquente et nuisible à la compréhension de l’engagement et de la crédibilité politique ?
C’était faire figure d’arrière garde ces derniers mois de ne pas croire à l’illusion du discours qui nie la nécessité du positionnement politique.
« Tous les mêmes » n’est pas vrai
Pourtant le positionnement politique clair reste fondamental, si on veut espérer convaincre que “c’est tous les mêmes” n’est pas vrai, si on veut espérer que 54% des électeurs ne refusent plus purement et simplement d’aller voter et que 11% de plus votent blanc ou nul!
Notre assemblée actuelle est donc élue avec au mieux 51% de 35% des électeurs qui se sont exprimés, c’est à dire moins de 18% des électeurs. C’est loin d’être un plébiscite.
La mode dominante aujourd’hui est donc de dire “je ne suis ni de gauche, ni de droite, les partis politiques sont dépassés, les syndicats sont morts… moi Je suis pour des projets … “
Pourtant, c’est visiblement une escroquerie intellectuelle et commerciale.
Il faut dire hélas que le marketing et le spectacle tiennent le haut du pavé en politique depuis 2017 !
L’économie doit être au service des êtres humains
Et, il y a une différence fondamentale à penser que *l’économie doit être au service des êtres humains* ce qui permet une forme de justice sociale et de préservation des générations futures, ou au contraire de penser que *les êtres humains doivent être au service de l’économie* ce qui conduit à des enrichissements individuels indécents et voulus bien sûr, dans une immédiateté, qui nie complètement l’importance des conséquences de ces choix stratégiques.
Pourtant, aujourd’hui l’urgence écologique n’est plus une option.
Plus personne ne la conteste, pour la simple et bonne raison que les insectes enterrés, les microorganismes abyssaux et les végétaux survivront à toutes nos pollutions, mais peut être pas les êtres humains …
Pour exemple, le bois de la Grelauderie, îlot de fraîcheur de ce quartier, sauvé de l’urbanisation par l’engagement écologique local, doit être bien utile aux riverains par ces temps de canicule et c’est un premier résultat local.
( le modeste travail du colibri n’est pas inutile pour éteindre le feu de la grande forêt, malgré les moqueries des autres animaux, même s’il n’est évidemment pas suffisant)
Nous pouvons être sidérés
Nous pouvons être sidérés que la guerre en Ukraine dédouane tous les ukrainiens et tous les européens de leur histoire et de leurs choix politiques, même si évidemment personne ne peut soutenir en rien ni Poutine, ni sa politique, ni ses assassinats, ni son vol en coupe réglée des richesses russes à son profit personnel.
Nous pouvons être sidérés que l’adhésion de l’Ukraine à l’Europe soit facilitée à ce point par Bruxelles, alors que la solidarité avec les grecs, qui eux faisaient déjà partie de l’Europe, n’a ému personne et qu’on les a laissé dans une misère ignoble, pour qu’ils remboursent jusqu’au dernier sou, avec des crédits revolvings une dette et ses intérêts monumentaux.
Nous pouvons être sidérés que nous nous soyons accordés sans état d’âme aujourd’hui une dette pour “le quoi qu’ il en coûte” pour sauver l’économie, alors qu’elle est toujours inconcevable pour la santé , l’éducation, l’écologie, et même pour la justice !
Donc, un positionnement politique clair cohérent et “durable” serait la moindre des honnêtetés vis à vis des électeurs
L’engagement écologique doit donc être lui aussi politiquement clair
Les écologistes et leurs sympathisants, n’échappent pas à cet impératif, ni au local, ni au global.
Il est impossible pour nous de ne pas défendre bec et ongles les valeurs avant-gardistes de la république, non seulement celle de notre devise, mais aussi celle de la laïcité qui permet le vivre ensemble.
L’engagement écologique doit donc être lui aussi politiquement clair et doit lui aussi défendre des priorités qu’il néglige trop pour ne pas dire qu’il les abandonne purement et simplement.
La souveraineté alimentaire ne doit pas éclipser la nécessaire indépendance énergétique soutenable et non polluante pour des centaines de milliers d’années.
La lutte légitime contre l’islamophobie ne doit pas noyer dans une piscine les droits irrévocables des femmes…
La liberté est rongée à chaque nouvelle loi sur la sécurité
Non seulement nous devons travailler à ce positionnement politique clair et cohérent, avec courage et persévérance, car la liberté est rongée à chaque nouvelle loi sur la sécurité, mais aussi car l’égalité femmes-hommes, l’égalité sociale, l’égalité territoriale et écologique sont toutes loin d’être acquises, mais surtout parce que la justice et la solidarité sont aussi abandonnées que l’école, la laïcité et … même la santé.
Le seul défaut de cette clarté et de cette intégrité politique, c’est que rares sont ceux qui veulent prendre ce risque
Et encore plus rares seront ceux qui le défendront
Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à essayer d’éteindre le feu de la grande forêt et de convaincre les autres de nous y aider
Renée Lauribe