La victoire de l’axe de l’écologie et des solidarités en 2022 est elle encore possible?

La coopération entre différentes visions de l’écologie.

La primaire des écologistes, organisée par le pôle écologiste, et à laquelle les coopératrices et coopérateurs du Mouvement EELV ont pu participer gratuitement, a montré l’intérêt des sympathisants de l’écologie (90% des votants) de s’exprimer sur cinq visions différentes de l’écologie politique. Yannick Jadot, vainqueur de cette primaire, a monté depuis une équipe de campagne électorale qui reprend trois des quatre perdants, dans une logique de coopération entre ces différentes visions de l’écologie et non pas de compétition mortifère comme ce fut le cas en 2012 et 2017. On peut juste regretter que la vision d’une écologie de centre droit représentée par Jean Marc Governatori n’ai pas été associée à cette équipe, car il porte, malgré son faible score de 2% des sympathisants de l’écologie à la primaire des écologistes, un électorat non négligeable qui a été de l’ordre de 5% des votants aux dernières élections régionales de PACA.

Un candidat unique pour l’ensemble des forces de l’écologie.

La primaire populaire qui va s’adresser mi-janvier 2022 à tous les citoyens et citoyennes se disant sensibles aux arguments écologiques et/ou de l’humanisme, devrait choisir parmi les dix personnes les plus parrainées depuis mi-septembre (cf https://primairepopulaire.fr/les-resultats-des-parrainages/), celle ou celui qui deviendrait le candidat unique de l’ensemble des forces de l’écologie et des solidarités, afin de ne pas disperser les dix millions de voix nécessaires pour atteindre le second tour de l’élection présidentielle en avril 2022. La probabilité pour que neuf de ces personnalités se désistent au profit de la seule personne choisie par des centaines de milliers de citoyens est extrêmement faible.

Une logique coopérative pour un accord de législature.

Une alternative à cette logique compétitive fait l’objet d’une réflexion approfondie au sein de l’archipel de l’écologie et des solidarités. L’objectif serait de proposer une logique coopérative plutôt que compétitive : par exemple, constitution d’une équipe composée de tous les candidats de l’axe de l’écologie et des solidarités déjà choisis par leurs partis politiques, et des dix personnes les plus parrainées par les citoyens de la primaire populaire. Cela formerait l’embryon d’une équipe gouvernementale qui construirait un socle commun de quelques dizaines de mesures basculantes pour le prochain quinquennat en cas de victoire, et la constitution d’un accord de législature pour construire une majorité parlementaire représentative de cet axe.

Une gouvernance participative.

La coopérative EELV participe à cette réflexion pour y apporter son expérience d’une autre façon de faire de la politique, notamment par le respect des visions différentes de l’écologie politique, et les différentes gouvernances participatives. Celles-ci ont en effet connu quelques succès lors des élections municipales de 2020, où des listes de rassemblement entre des personnes encartées dans différents partis politiques, et des personnes engagées dans des associations locales, ont accédé à la gouvernance de quelques grandes villes. Ce qui a été fait à l’échelle d’une grande ville pourrait très bien se faire au niveau national, à condition de casser le paradigme existant sur la manière de gagner la compétition d’une élection présidentielle. Transformons cette compétition pour le choix de notre représentation par la création d’une future équipe gouvernementale travaillant ensemble dès le mois de janvier (alter gouvernement), et de sa majorité parlementaire qui aura à la soutenir (alter parlement).

La probabilité d’une victoire dans ces conditions est bien plus importante que celles des sept candidats actuels des partis politiques de l’axe de l’écologie et des solidarités, en y ajoutant celle ou celui qui sera choisi par la primaire populaire. Ne pas tenter cette transformation de notre démarche de représentation serait accepter de retrouver un duel entre le président actuel et un ou une représentante de la droite ou de l’extrême droite, avec les conséquences désastreuses en terme de représentation parlementaire qui s’ensuivrait.

Denis Guenneau
Coopérateur PACA

Une réflexion au sujet de “La victoire de l’axe de l’écologie et des solidarités en 2022 est elle encore possible?

  1. Bonjour

    Le processus de la primaire écologique est extrêmement intéressant et novateur, propre à nous sortir des automatismes obsolètes des partis.
    La mise en pratique à malheureusement condamné le processus à l’inutilité : démarrage trop tardif ayant laissé la place aux partis, couverture médiatique indigente de l’initiative.
    Espérons que cela aura au moins force d’expérimentation pour le futur.

    Patrick Salez (ex membre de la coordination du réseau coopératif EE-LV)

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