L’Archipel de l’écologie et des solidarités a été créé officiellement le vendredi 17 juillet. Elle comprend déjà 15 organisations⁽¹⁾, huit venant du monde politique, sept venant du monde de la société civile, et 35 personnalités qui y ont adhéré individuellement. Sa première assemblée générale se tiendra le samedi 19 septembre après-midi à Paris, avec d’autres organisations qui ont déclaré leur intention d’y participer, mais qui ont des processus de décision relativement longs.

Les principaux partis politiques sur l’échiquier de la gauche qui s’écologise, dont certains étaient pourtant présents dans le projet de fondation de l’Archipel (EELV, PS, GénérationS) n’ont pas choisi à ce jour d’y participer. Ils se privent ainsi de la possibilité de sortir de leur logique de politique compétitive et préférer une logique de coopération, pour obtenir, pensent-ils chacun de leur côté, en leur for intérieur, le Graal d’un président de la République sortant de leurs rangs, grâce à des accords entre appareils de partis, dont ils seraient le bénéficiaire.

L’Archipel de l’écologie et des solidarités se positionne quant à lui sur le long terme de la décennie 2020-2030, et il saura progressivement trouver sa place dans la sphère médiatique, et, je l’espère, faire émerger chez les citoyens électeurs, dès 2022, un changement de paradigme dans la manière de choisir leurs représentants. Ce changement est déjà visible dans la société, avec la désaffection progressive des électeurs pour les partis politiques. Le risque de voir cette grande majorité d’abstentionnistes voter pour un président populiste comme aux États-Unis, au Brésil, en Grande Bretagne, et ailleurs, est également plausible en France. L’Archipel de l’écologie et des solidarités n’est qu’un outil pour construire une alternative à ce risque, un projet de société qui soit désirable auprès de la grande majorité des citoyens, qui ne soit pas basé sur un leader charismatique mais sur une vision partagée d’une autre manière de vivre en société.

L’une des premières tâches de l’Archipel va être d’élargir sa base en nombre d’organisations, qui deviendraient ses relais pour diffuser sa vision d’une autre société, celle du bien vivre. Le choix de qui seront les porteurs de cette vision dans les institutions sera accessoire dans un premier temps. Dans un second temps, il sera nécessaire d’identifier qui seront, dans la logique de la constitution actuelle, celles et ceux qui porteront ce projet, un ou une candidate à la présidence de la République, mais aussi 577 candidats à la députation, et aussi les candidats aux élections sénatoriales. Ces trois institutions, une fois réunies autour de la volonté d’aller vers une société française du bien vivre, permettront seules de mettre fin à cette logique électorale conduisant la France à avoir une monarchie de fait. D’où l’intérêt d’avoir une structure permanente sur le long terme.

La Coopérative EELV sera l’une des forces motrices de l’Archipel de l’écologie et des solidarités, car nous avons comme objectif depuis notre création en 2010, d’expérimenter de nouvelles manières de faire de la politique, que ce soit dans la recherche du consensus ou du consentement, de l’absence de leader, de la pratique du tirage au sort, toutes utilisées avec succès par notre coopérative, et dont la gouvernance de l’Archipel s’inspirera largement dans ses propres règles de gouvernance.

Denis Guenneau,

Coopérateur EELV,

Provence-Alpes-Côte d’Azur

⁽¹⁾ Dans l’ordre chronologique d’adhésion : le Réseau coopératif EELV, l’association Utopia, l’association AIRS, le parti Ensemble !, le parti CAP21, l’association des Convivialistes, l’association Archipel des alizées, la Fondation Copernic, le parti Liberté Écologie Fraternité, le mouvement politique Pour une Écologie Populaire et Sociale, le parti Nouvelle Donne, le Mouvement écologiste indépendant, le parti Gauche démocratique et sociale, le collectif Unis pour le climat, l’association Ground Control.