Horizon 2020
La campagne des présidentielles vient de s’achever avec l’élection d’Emmanuel Macron, mais elle se termine aussi avec, depuis fin février, une absence remarquée : celle de la prise en compte de la nécessité de donner la priorité à la sauvegarde de la vie sur notre planète.
D’autres campagnes électorales vont se succéder, législatives (2017), sénatoriales (2017), européennes (2019), municipales (2020), départementales (2021), régionales (2021).
Dans une démarche visant à reconstruire et proposer aux citoyens un projet pour l’écologie politique qui soit cohérent et désirable, les élections législatives, sénatoriales et européennes ne me semblent pas pouvoir fournir un cadre qui corresponde aux aspirations des citoyens de participer davantage encore à la vie de la société. En revanche, en 2020, lors de l’élection des 36 000 conseils municipaux, nous pourrions voir émerger un mouvement de militants écologistes mus par une volonté de prendre en main l’avenir de leur commune, en s’appuyant sur des bases simples. Le succès inattendu du film Demain (plus d’un million de spectateurs) montre que les exemples contenus dans le film (la nourriture saine et locale, l’énergie renouvelable, l’économie parallèle, la démocratie participative, l’éducation) sont suffisants pour construire un nouvel imaginaire à même de représenter un futur suffisamment désirable pour détourner les électeurs de leurs votes traditionnels.
Si, lors des élections communales de 2020 émergeait une nouvelle génération de maires et de conseillers municipaux, qui s’engageraient dans la mise en œuvre de nouvelles manières de vivre ensemble, alors nous pourrions voir élus, dans la foulée en 2021, des conseillers départementaux et régionaux portant des valeurs de sobriété heureuse.
Pour les élections présidentielles et législatives de 2022, il faudrait qu’une nouvelle constitution succède à celle en vigueur aujourd’hui, pour mettre un terme à cette monarchie républicaine, qui concentre tout le pouvoir, y compris celui de passer outre les avis des députés élus.
La réunion d’une assemblée constituante est donc souhaitable avant la fin du nouveau quinquennat, afin de transformer notre démocratie représentative pyramidale en une démocratie participative, intégrant le mouvement associatif dans le processus législatif.
Le Réseau coopératif d’EELV peut aider à construire un nouvel espace politique qui offrirait aux mouvements citoyens une structure pour entrer dans le jeu politique, ce qu’ils n’ont pas osé faire en 2017, en ne donnant, de plus, aucune consigne de vote pour les présidentielles, malgré le danger d’apparition d’une démocratie autoritaire en France. Faire de la politique demeure un tabou chez la grande majorité des militants associatifs.
La structure politique coopérative peut fournir une piste pour que ces militants osent s’impliquer dans leurs communes, dans une démarche qui soit celle de territoires en transition écologique.
Denis Guenneau
Coopérateur EELV
Île-de-France