Le 13 novembre dernier, huit scientifiques signaient un article paru dans Bioscience. (référence ci-dessous). C’est cet article qui a recueilli 15 364 signatures de scientifiques de 184 pays. Leur avertissement a été repris par la presse internationale. Quel impact aura-t-il sur nos concitoyens et sur leurs représentants ? Cela dépendra un peu de nous !
La deuxième mise en garde du monde scientifique…
Dans leur article, les auteurs rappellent qu’en 1992 une première alerte avait été lancée par 1 700 scientifiques, parmi lesquels des Prix Nobel : elle n’a eu que peu d’écho dans la presse et donc auprès du public. L’article du Monde du 14 novembre (référence ci-dessous) explique comment elle a été éclipsée par l’Appel de Heidelberg, à la veille du Sommet de Rio. Conséquence : les auteurs de l’article de Bioscience s’alarment de constater que depuis 1992 « la plupart [des défis environnementaux annoncés] se sont considérablement aggravés ».
Treize préconisations
Au-delà du diagnostic qui nous est familier, l’article présente treize « exemples de mesures efficaces et diversifiées que l’humanité pourrait prendre pour opérer sa transition vers la durabilité ». Les voici, en résumé. Pour les lire dans leur forme plus développée, vous reporter à l’article publié dans son intégralité dans Le Sauvage (référence ci-dessous).
Préconisations visant le comportement des citoyens
- réduire le gaspillage alimentaire ;
- promouvoir une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement végétale ;
- multiplier les sorties en extérieur pour les enfants afin de développer leur sensibilité à la nature.
Préconisations concernant la sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes
- préserver les services rendus par la nature au travers des écosystèmes ;
- privilégier la mise en place de réserves connectées entre elles ;
- ré-ensauvager des régions abritant des espèces endémiques ;
- restaurer sur une grande échelle les communautés de plantes endémiques ;
- développer et adopter des instruments politiques adéquats pour lutter contre la défaunation.
Préconisations relevant de politiques publiques
- concevoir et promouvoir de nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les sources d’énergie renouvelable;
- revoir notre économie afin de réduire les inégalités de richesse et faire en sorte que les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte le coût réel de nos schémas de consommation pour notre environnement ;
- désinvestir dans certains secteurs et cesser certains achats afin d’encourager un changement environnemental positif ;
- réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de planning familial ;
- déterminer à long terme une taille de population humaine soutenable.
Pourquoi le Réseau coopératif ne s’attèlerait-il pas à la tâche de traduire en actions ces préconisations et/ou d’autres en les transcrivant sous une forme plus accessible pour un public non averti ?
Dans un premier temps : informons nos concitoyens. Pour cela, créons 13 supports de communication, attractifs sur le fond et attrayants dans leur forme, à distribuer en mains propres à nos concitoyens, nos parents, nos voisins, nos conseillers municipaux.
Dans un deuxième temps, participons à faire émerger cette « pression de la société civile » qui est seule à même de créer les conditions pour que changent nos comportements et les agendas de ceux qui nous gouvernent.
Cela pourrait constituer un moyen de lancer les Assises de l’écologie et des solidarités.
Références :
http://www.lesauvage.org/2017/11/warning
William J. Ripple, Christopher Wolf, Thomas M. Newsome, Mauro Galetti, Mohammed Alamgir, Eileen, Crist, Mahmoud I. Mahmoud, William F. Laurance. “World Scientists’ Warning to Humanity: A Second Notice”. BioScience, Volume 67, Issue 12, 1, décembre 2017, pp 1026–28 (https://doi.org/10.1093/biosci/bix125)
Cécile Hagnauer
Coopératrice EELV
PACA
Ces treize préconisations impliquent que ce parti change de nom : elles débordent largement du cadre européen et, à fortiori, de notre petit hexagone. Je préconise « Les Verts » (original ? non ?) traduisible dans toutes les langues du monde et propre à fédérer toutes les valeurs qui convergent vers la préservation de la planète et, si c’est encore possible, vers la sauvegarde de l’espèce humaine.