Tout le monde aura compris mais, pour les autres, je traduis : l’esperanto est la langue de la paix.
L’esperanto dans le monde
On considère qu’il y a entre 6 000 et 7 000 langues différentes dans le monde. Les plus parlées sont (estimation wikipedia) 1) le chinois mandarin, 2) l’anglais , 3) l’espagnol. On trouve ensuite l’hindi et le français en 4ème et 5ème position. Quant à l’esperanto, le nombre de ses locuteurs est toujours très difficile à cerner, il se situe entre cent mille et dix millions. Une sacré fourchette, certes, mais comment savoir combien de gens dans le monde font du ping-pong, de l’équitation, aiment la pizza et les baskets jaunes fluo (le tout en même temps et réciproquement, mais peut-être je complique un tout petit peu)… Cependant on peut assurer qu’en 2015 il y avait des esperantophones dans 120 pays différents (sur les 197 reconnus officiellement par l’ONU). Si, si, officiel, c’est juré, craché.
Sur internet, on trouve la définition suivante (site le dictionnaire.com) : « Esperanto, nom commun (au singulier). Langue construite internationale la plus répandue, initiée par Ludwik Lejzer Zamenhof dans le but de résoudre les problèmes de communication entre les peuples. (Par extension) Peut désigner toute technique permettant de faciliter les échanges internationaux. »
Cette définition correspond, 130 ans après son éclosion auprès du public, à la ligne tracée par son créateur, Louis Lazare Zamenhof.
L’origine
Après des années d’études, une fois de nombreux obstacles franchis, le 26 juillet 1887, le docteur ophtalmologiste Louis Lazare Zamenhof publie un manuel qui jette les premiers développements d’une « langue internationale » (tel est le titre de l’ouvrage) qu’il signe du pseudonyme Doktoro Esperanto, le docteur qui espère. Et de suite elle prendra le nom d’esperanto (bien trouvé, non ?).
Louis Lazare est né le 15 décembre 1859 à Bialystok, au nord-est de la Pologne. Sa langue paternelle était le russe et maternelle le yiddish. La Pologne était alors partagée entre l’Autriche, la Prusse et l’empire russe. Bialystok était peuplée de quatre communautés parlant quatre langues différentes : le polonais, l’allemand, le russe et le yiddish. A Marseille, on dirait : une sacrée soupe au pistou ! En français du Québec : le diable est aux vaches (même signification) Toutes ces différences de nationalités, de religions, de races étaient à l’origine de heurts violents et fréquents entre ces communautés. Le jeune Louis Lazare s’est penché très tôt sur le moyen de limiter les incompréhensions et préjugés qui créaient des barrières entre tous ces gens. Oui, un oui franc et masssiiiiff (pour ceux qui se souviennent de l’ancien temps), l’esperanto est avant tout la langue de la paix. Le « docteur qui espère » a donc voulu un instrument centré sur le but de devenir une seconde langue maîtrisée partout dans le monde. L’intérêt est de rapprocher les peuples, de leur permettre de se parler, par là de se connaître et par suite de se comprendre.
C’est une langue très simple à apprendre. Elle ne comporte ni verbes irréguliers, ni exceptions grammaticales. Et elle est facile à comprendre : « Je discutais l’autre jour en espéranto avec des Québécois : on se comprenait mieux qu’en français ! » confie Didier Loison, vice-président d’Espéranto France. 130 ans après la première manifestation publique, l’esperanto est toujours un outil de communication facile à apprendre, neutre car ce n’est pas la langue d’un État, sans une dominance culturelle (sans Coca Cola, Mickey, Donald , alerte à Malibu …. Oncle Sam, je m’excuse), équitable, car chaque apprenant part du même niveau sans l’avantage d’une acquisition dès la naissance (comme Obelix : sans être tombé dedans).
Un futur possible
Largement inspiré de langues indo-européennes, l’esperanto paraitrait convenir pleinement à l’Union Européenne, mais son apprentissage n’est pas facilité au sein des différents pays qui la composent, contrairement aux autres langues. Aucun pays de l’UE ne soutient l’esperanto, ce qui explique ce manque d’intérêt de l’UE qui compte pourtant 24 langues officielles. L’esperanto pourrait faciliter la vie en commun tout en réalisant de grandes économies de traduction. Imaginons : quelqu’un fait un discours, il faut le traduire de 24 façons différentes…
Sollicité en 2005 par le Haut conseil à l’évaluation de l’école français, le rapport Grin (du nom du professeur de l’université de Genève, M. Grin) a précisé les avantages quant à l’utilisation de l’esperanto dans les échanges au sein de l’UE. De façon non exhaustive, on peut citer les facilités de l’apprentissage soulignées plus haut. On note que la prépondérance de l’anglais, entre autres au sein de l’UE, avantage les locuteurs d’un pays qui va sortir de l’UE, alors que l’esperanto offre une équité et une neutralité dans les échanges internationaux. On estime à 1 000 le nombre de personnes dans le monde dont l’esperanto est la langue maternelle, tous les autres sont au même niveau au début de l’apprentissage. Par ailleurs on substituerait ainsi un véhicule linguistique anglo-saxon non neutre culturellement (véhicule, car ici c’est un moyen, non un but) par un autre internationalement conçu en cette finalité : les échanges entre les peuples de notre globe, sans préjugés d’origine, de pays ou de religion. Au fil du temps, il s’est constitué un réseau mondial qui permet des contacts dans 120 pays du monde et une aide si besoin est au cours des voyages (est dans le sens « existe » ou ait, dans le sens « avoir besoin » ?), voire même un hébergement gratuit (seule condition : parler esperanto).
Les espérantistes souhaiteraient qu’au sein de l’UE chacun utilise sa propre langue, mais qu’une seule traduction en esperanto remplace les 24 actuelles.
Pour que cette proposition soit réaliste, encore faut-il que cet enseignement soit enfin pris en charge par les États et, par ce moyen, plus largement et officiellement diffusé. Le rapport Grin le reconnaît : l’esperanto ne peut « être recommandé (que) dans le cadre d’une stratégie de long terme à mettre en place sur une génération. ».
Dépêchons nous donc. On a du boulot.
Marc Gallardo
Coopérateur EELV
Esperantisto-écolo
PACA
PS : il existe sur le net des sites qui sont très bien faits et qui permettent un apprentissage gratuit de l’internacia lingvo, par exemple lernu (lernu : apprends, lerni : apprendre, qui vient de l’anglais to learn : les espérantistes ne sont pas rancuniers. De plus ils sont fort sympathiques).
Autres sites et liens pour ordinateurs, tablettes, téléphones portables, tous gratuits :
http://ikurso.esperanto-France.org/fr/cge/intro.php
http://ikurso.esperanto-France.org/fr/gerda/index.php
Et si vous maitrisez l’anglais (je vous le dis, on n’est pas rancunier)
https://en.duolingvo.com/course/eo/en/learn-esperanto-online