Un courant de pensée s’appuie sur le fait que contrairement à la gravité terrestre, la guerre n’est pas une force fondamentale de la nature. Son intensité et son existence dépendent de facteurs technologiques, économiques et culturels sous-jacents. Quand ces facteurs changent, la guerre fait de même.
Heureusement la principale constante de l’histoire humaine, c’est le changement.
Si nous voulons aider ces peuples opprimés par la guerre nous devons donc déjà nous même changer culturellement notre rapport aux technologies et à l’économie.
La base de notre rapport aux technologies et à l’économie est le « travail en dépendance » qui permet la « consommation », elle-même de plus en plus inhumaine ; par un principe bien documenté il nous en faut toujours plus. Plus de travail et plus de technologie nous empêchent par nos dépendances d’arrêter les guerres, alors changeons de paradigme. Nous saurons nous passer des énergies sales parce qu’elles sont fossiles et qu’elles portent des politiques de conquêtes (aujourd’hui c’est le cas du gaz russe et de la fragilité qu’implique la dépendance au nucléaire).
Disons donc, moins de temps de travail en dépendance.
Pour continuer à bien vivre et à avoir une vie enviable pacifique, plus d’activité indépendante semble indispensable. Cela implique plus de techniques facilement appropriables par l’individu dans la proximité (on sait mettre le nez sous le capot !) et moins de technologie qui est l’apanage de l’industrie et de la déconnection avec l’humain.
https://coop.eelv.fr/petit-guide-pour-moins-de-travail-et-plus-dactivite/
Le changement provoqué par une guerre climatique, de santé ou militaire, peut soit être combattu et dans ce cas il y a presque systématiquement deux perdants ou alors esquivé et accompagné comme en Aïkido pour positiver la force de ce changement. La sobriété de nos sociétés est la base de cette esquive. Aujourd’hui, avoir un engagement sociétal de réduction de la consommation de gaz fossile de 20%, 30%, 40 % doit être un effort de guerre essentiel. Ce qui veut dire diminuer la demande et produire plus de biogaz ; çà on sait faire même si c’est un investissement lourd il mène à la paix.
Mais dans l’immédiat commençons par être moins consommateurs, plus sobres pour moins dépendre et être plus forts et disponibles pour accueillir et redonner une identité à ceux qui sont dans la difficulté.
Corentin Savy, expert en énergie, dit à propos de la pénurie de gaz potentielle si les Russes fermaient le robinet :
– on peut opérer un choc immédiat sur la demande, par la sobriété, par exemple en réduisant de quelques degrés la température dans les bâtiments (ndlr : et en agissant sur nos besoins industriels et agricoles).
– pas de problème pour cet hiver, on a des stocks suffisants.
– d’ici à l’hiver prochain, on a du temps pour initier un plan Marshal d’isolation (ndlr : et d’efficacité) des bâtiments pour réduire les besoins en gaz.
– on peut accélérer le développement des renouvelables : il faut quelques semaines pour construire une installation solaire, quelques mois pour un parc éolien (ndlr : et une saison pour la méthanisation avec les cultures intermédiaires).
Faire en un an ce qu’on n’a pas su faire en 20 (voire 50 diront certains), ça s’apparente en effet à un effort de guerre.
Et puis c’est aussi une manière de vivre qui doit être enviable.
Christian OLIVE