Après la justice fiscale, sociale et territoriale, les Gilets jaunes ont élargi leurs revendications à la démocratie directe.
- Réactivant de vieux débats sur les carences de notre système institutionnel.
- Venant rappeler la crise de la démocratie représentative et justifier la démobilisation électorale des classes populaires et d’une partie des classes moyennes : écart entre la composition sociologique de l’Assemblée et celle du pays (5% d’employés dans l’une, près de 50% dans l’autre) ; questions jamais résolues de la proportionnelle et du cumul des mandats.
- Rejetant les organisations représentatives traditionnelles et toute forme de relais démocratique (partis, syndicats et même –fait nouveau– associations) au profit d’une logique de réseaux numériques et d’interpellation directe de l’État.
- Affirmant une forte exigence de participation citoyenne.
Dans un texte de janvier 2016 intitulé, « Un nouvel espace pour l’écologie politique », nous rappelions deux évidences, insuffisamment prises en compte par nos collègues du Parti EELV et significatives pour le mouvement des Gilets jaunes :
1) L’engagement politique est un tout. Un tout qui ne se résume pas à l’exercice du pouvoir mais englobant la façon dont les humains vivent ensemble, partagent un monde commun. Un tout qui donne toute sa place à la diversité des formes d’engagement. Un tout qui peut se manifester dans l’action citoyenne individuelle ou collective, loin des stratégies électorales et des jeux de compétition ou d’alliance, loin des pratiques traditionnelles des partis.
2) Il existe un réel besoin d’espaces d’échange et de concertation entre tous les acteurs de la transformation écologique et sociale.
Deux évidences dont la vocation est nette : réconcilier les citoyens avec la politique.
Il est temps aujourd’hui de s’interroger en profondeur sur les exigences de la refondation de notre Réseau coopératif, dont le chantier s’ouvre parallèlement à deux initiatives du Mouvement EELV : les Assises de l’écologie et des solidarités lancées début 2018 et la Réinvention interne lancée fin 2018.
Face à l’urgence d’une refondation démocratique de notre société, telle qu’attestée par les Gilets jaunes, cinq questions viennent à l’esprit, quant aux contours et au fonctionnement d’un futur Réseau coopératif de l’écologie politique :
1) La question de l’identité collective : avons-nous besoin d’une structure telle que le Réseau coopératif?
Oui, pour répondre aux objectifs fixés par Dany Cohn-Bendit, lorsqu’il initia la Coopérative en mars 2010, consistant à créer le chaînon manquant entre le projet politique et l’action citoyenne sous toutes ses formes, et à accompagner la transformation écologique et sociale dans un espace ouvert à tous ses acteurs ;
Oui, comme espace d’échange et de concertation pour que l’écologie politique pénètre la société et couvre les territoires, pour que chacun se l’approprie ;
Non, à l’heure du numérique où la massification peut se faire via les réseaux sociaux, qui disqualifient les processus lents et formels de représentation au profit d’une implication citoyenne instantanée et ponctuelle ;
Non, si l’on se soumet à la grande tendance actuelle d’autonomisation du rapport des citoyens à la politique.
2) La question de l’espace et des liens : dans quel périmètre et avec qui coopérer ?
Dans une structure autonome ?
Au sein d’une structure associant un ou plusieurs partis assurant le débouché politique (au sens traditionnel) de nos réflexions et actions ?
En coopérant avec d’autres coopératives ou associations d’identité voisine ou similaire ?
Au sein d’une structure du type « Archipel, osons les jours heureux » ?
Je ne saisis pas du tout la liaison faite entre gilets jaunes et réseau coopératif. Et franchement je suis tout à fait imperméable à cette référence. Pour moi ce mouvement violent ne peut pas s’autoproclamer représentant qui que ce soit et la démocratie parlementaire reste la solution même si elle est perfectible.