Nous sommes à un tournant. Soit nous prolongeons le système énergétique français tel qu’il existe actuellement, au risque de le mettre durablement sous perfusion, notamment avec l’argent du contribuable. Soit nous actons un changement de modèle, qui s’appuie sur une baisse de la consommation d’énergie et le développement des énergies renouvelables. La nouvelle Feuille de route énergétique de la France à 2023 et 2028 – la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – actuellement en préparation, devra aller clairement dans cette seconde voie.
Le débat public sur la PPE, organisé par la Commission nationale du débat public du 19 mars à fin juin 2018, doit être l’occasion de mettre tous les sujets sur la table, qu’il s’agisse des risques et des déchets nucléaires, mais aussi des grands enjeux d’évolution de la mobilité ou encore de la massification de la rénovation performante des logements. De même, l’implication des territoires et des acteurs locaux, la création de valeur et d’emplois, la lutte contre la précarité énergétique, la solidarité entre territoires, les transitions professionnelles ou la qualité de l’air sont des sujets qui ne pourront pas être mis de côté.
Pourtant, le Ministère de la Transition énergétique et solidaire, maître d’ouvrage du débat public sur la PPE, voudrait que ce débat soit
circonscrit à certains scénarios énergétiques. Face aux résistances de l’ancien monde, les précurseurs d’un nouveau modèle énergétique pour la France montrent la voie : collectivités territoriales, entreprises, citoyens, associations… les exemples de ce à quoi pourraient ressembler le paysage énergétique français en 2030 ou 2050 ne manquent pas.
Le gouvernement, dans le cadre de la PPE, fera un choix pour les 10 ans à venir, ce qui nécessite un débat public sans zone d’ombre et la prise en compte des résultats de ce débat par le gouvernement.
Pour en savoir plus : https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2018/03/dp_politique_energetique.pdf