Si je peux me permettre, du « haut » de mes 56 années d’implication politique et citoyenne, ainsi que de ma fréquentation de gens fort différents, de dire quelque chose. Il est important de comprendre et d’accepter les positions des uns et des autres. Il y a les hésitants, les prudents, les sûrs d’eux, les mauvais perdants, les opportunistes, etc., bref une variété importante de positions par rapport à l’écologie qui correspondent à la fois à des tempéraments différents et à des perceptions divergentes de la réalité (spatialement et temporellement). Pour le moment, EELV rejoue, via Jadot (et c’est de « bonne guerre ») aux européennes, le coup de Mélenchon aux présidentielles (lui, en tant que leader de gauche), estimant à juste titre que l’avenir est à l’écologie et que la gauche est en capilotade. Sauf que, quand des gens veulent se rallier, ils ne sont pas forcément bien accueillis (comme, par exemple, Ségolène Royal). Delphine Batho a refusé d’être sur la liste, le dialogue avec Hamon est brisé pour des raisons pas forcément claires, le dialogue a été mené avec des écolos du type Governatori de façon intelligente. Il n’existe pas avec celles et ceux qui ont joué la carte Macron. Je ne sais pas ce qu’il en est avec des personnalités comme Corinne Lepage, ou avec le PCF et les restes du PS. Tout se passe comme si l’affirmation de transcender les frontières ne parvenait pas vraiment à se matérialiser dans toutes les directions. C’est exactement cela qui dérange Pascal Durand qui hésite. Je plaide depuis des décennies que l’écologie se regroupe autour d’un ternaire partagé : fragilité du vivant, respect des singularités, cogestion des communs à mettre en place. Il n’y a pas que le social ou l’environnemental, il y a l’état d’esprit, ce que Félix Guattari appelait « l’écologie mentale ». C’est le maillon faible et on peut déplorer les positions d’untel ou untel, mais les disqualifier est une incohérence par rapport à l’essence de l’écologie qui est toujours et de toutes façons un processus de régulation respectueux de la diversité du vivant et de la finitude.
Antoine Valabregue
Coopérateur EELV
Languedoc-Roussillon