Si 21 % des français ont confiance dans les partis politiques, c’est qu’il y a un léger problème comme on dit. Je pense que la Coopérative pourrait être une source de propositions de restructuration de l’offre politique.
On vit une époque formidable, en moins d’une heure je peux prendre le pouls des préoccupations d’une cinquantaine de personnes que j’ai croisées dans ma vie et mesurer leur audience toute relative. Très peu ont de la disponibilité pour vérifier qu’ils sont d’accord à 85% entre eux, chacun poursuit sa trajectoire, ne pensant pas pouvoir faire vraiment mieux.
Il y a même un site qui compare, thème par thème, les programmes des candidats. Aucun comparateur de points communs, aucune tentative d’évaluer les convergences et de traiter des modalités de divergences. Chacun va partir dans son coin. Pour ma part je considère que c’est un désastre et qu’il est fort probable que je vienne grossir les rangs de ceux qui voteront blanc pour faire entendre un autre son de cloche.
En parallèle, je propose de revisiter l’offre politique en nous centrant sur les attitudes, les méthodes à adopter autour de grands thèmes structurants.
Pour cela, nous devons définir l’état d’esprit, les attitudes appropriées et les méthodes principales, avec des échelles de temps appropriées, des propositions soumises au débat et réfléchir à notre indépendance d’échanges (ce qui n’est pas une mince affaire).
L’état d’esprit à adopter, à mon humble avis, c’est de passer d’un mode de croyance en la toute puissance des décisions venues d’en haut à un mode de croyance en l’auto régulation à tous les niveaux, donc une implication maximale d’un maximum de gens.
Cela implique de commencer à relativiser l’importance des droits pour mettre son attention sur les programmes incitant de respecter les devoirs.
Privilégier les propositions pourrait être un troisième pilier.
Au plan de l’attitude : pas de diabolisation de l’autre, donc bienveillance, sans exclure bien entendu des conflits éventuels en cas de mauvaise foi patentée (le cas du vote d’abstention pour soutenir l’Ukraine des députés européens LFI en est un).
Sur chaque grand thème, des conventions citoyennes tripartites seraient chargées de relever les accords et les façons de traiter les désaccords :
1. Quelles sont les plus belles initiatives encourageant la coopération, l’équité et la responsabilité ?
2. Quelles sont les terrains de résilience intergénérationnels, inter-culturels réduisant les maltraitances ?
3. Comment valider l’information et la structurer en court, moyen et long terme ?
4. Réduire les coûts des transports, des logements et la pollution.
5. Grands principes d’une politique de santé.
6. Améliorer la sécurité à tous les niveaux.
7. Simplifier les lois et les procédures, réduire la bureaucratie.
8. Mutations à entreprendre pour faire face aux défis écologiques et aux fractures sociales.
9. Quels investissements à long terme ?
10. Améliorer les régulations internationales.
11. Améliorer formation, culture et modalités du vivre ensemble.
12. Utilité publique et bien communs.
Il faudra bien entendu travailler ceci collectivement.
Antoine Valabregue