Après l’asepsie et l’anesthésie, l’amnésie.

1847 – Le médecin obstétricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis œuvre pour l’hygiène des mains. Envers et contre tous, il démontre que le lavage des mains diminue le nombre de décès causés par la fièvre puerpérale des femmes après l’accouchement.

Les règles d’hygiène s’installent peu à peu dans la société française jusqu’à leur régression fin du XXème siècle. Le lavage des mains à l’eau et au savon est la mesure d’hygiène par excellence. La grande leçon gouvernementale médiatique nous apprend que ce geste éducatif et social est tombé en désuétude au XXIème siècle.

La liste des maladies infectieuses est longue, mais la Covid-19, féminisée depuis le 13/05/2020 par l’Académie française, retient toute l’attention internationale.

Dès le confinement, proclamé par le gouvernement français le 17/03/2020, la question du matériel sanitaire est cruciale pour faire face à la crise sanitaire, mais indisponible pour le personnel soignant, public et libéral. L’information selon laquelle la France s’en est remise aux capacités industrielles de la Chine revient sur le devant de la scène, tout comme la raison des emplois perdus sur l’hexagone.

Des salariés, hors contexte médical, sont astreints à porter un masque durant toute leur journée de travail depuis le 17/03/2020. Dans les magasins d’alimentation, l’atmosphère est lugubre. Depuis la reprise des transports publics le 11/05/2020, les voyageurs portent des masques. Le regard défiant, ils ne se parlent plus.

Le 20/07/2020, le port obligatoire du masque (masque chirurgical norme EN 14683, FFP1, FFP2, FFP3, textile, etc.), sorti du contexte médical pour envahir la sphère privée, devient l’accessoire indispensable pour endiguer la pandémie. Les méthodes de culpabilisation médiatiques contre tout contradicteur sont déployées. Son marché, où les entrepreneurs initiaux sont d’origine chinoise (fragmenté en : pharmacie, supermarché et chaînes en ligne), devient très lucratif. Le prix des matières premières flambe, au détriment de produits d’hygiène comme les couches pour bébé (selon La Tribune du 26/05/2020). Depuis février 2020, vingt-mille nouvelles entreprises chinoises de fabrication de masques voient le jour (selon le Courrier international du 28/04/2020). Inévitable corollaire d’un marché florissant de masques contrefaits et d’un budget amputé d’une dépense supplémentaire pour les ménages.

Le 09/06/2020, le physicien Français David Mendels témoigne sur la méthode complètement opaque employée pour la sélection des tests. Selon ce scientifique, elle n’a pas suivi le processus de peer review, d’une charte éthique… Il déclare qu’une décision non soumise à ce processus est une rupture avec ce dispositif, en vigueur depuis quatre cents ans. Vingt-trois tests auraient été homologués.

Le déclin de l’administration hospitalière publique doit-il être mis en corrélation avec les recherches technologiques privées pour la santé (téléconsultation/auto-analyse de sang, etc.). En 2018, les dirigeants de Theranos, start-up censée développer une technologie permettant de réaliser des tests sanguins peu coûteux, encensée par les investisseurs et les journalistes, sont inculpés pour « fraude massive ». Mauvais exemple pour la Silicon Valley ?

Les microbes et l’insalubrité de l’environnement

Dans le quartier arlésien du philosophe des Lumières Voltaire, en centre ville, sous le porche via la rue de la Cavalerie, apparaissent négligemment des containers desquels débordent quotidiennement quantité de déchets ordinaires, bouteilles en verre, cartons, objets en plastique, pots de peinture, morceaux de bois, etc., qui jonchent le sol…

Le tri sélectif est approximatif ! L’insalubrité, parfaite.

Des odeurs pestilentielles, d’urine, envahissent l’atmosphère, où se côtoient bars, restaurants, entrée de l’école élémentaire Amédée Pichot… Dans ce périmètre, de jeunes garçons, qui semblent tout juste sortis de la cour de récréation de l’autre côté du mur, passent leur journée et leur nuit dans cet espace qu’ils emplissent du son de leur voix, de rythmes et de bruits de toutes sortes (accélérations démesurées de scooters, de véhicules divers).

Indifférents au désir de tranquillité des habitants, ces garçons s’approprient ce lieu insalubre et endossent un habit de « vendeur de rue », avec une petite sacoche en bandoulière. Ils ne savent pas encore qu’ils ont troqué la liberté d’apprendre contre une sorte de « prison de rue ». A côté d’eux, de très nombreux automobilistes s’arrêtent longuement rue du Petit Puits sans couper le moteur. Les gaz d’échappement asphyxient la vie privée de la population.

Dans ce quartier, il faut préférer un travail de nuit, ainsi il est possible de dormir le jour !

Ces pollutions quotidiennes avec leur flopée de microbes, dont chaque ville de France a son exemplaire, s’empilent comme un millefeuille indigeste qu’on enfournera à travers tout masque de toute nature. Qu’en est-il de la politique publique depuis tout ce temps dans ce qui est décrit comme la septième puissance mondiale ?

Pour toutes ces atmosphères polluées, faudrait-il donc porter un masque pour les yeux, le nez et la bouche, des boules Quies, des gants, une combinaison… ? Une armure « genre futuriste » peut-être ?

Oublié le visage, la délicatesse de la peau, le nez plat ou oblong à la Rostand, le dessin des lèvres, l’éclat de la denture ! Tout doit disparaître !

L’hypoxie sonnera-t-elle le glas de l’obligation du port d’un masque par toute la population ?

Il fut un temps où on ne parlait pas de distanciation sociale ou physique, mais de courtoisie et… de cours de danse pour se déplacer joyeusement sans bousculer autrui…

Le Président de la République française Emmanuel Macron semble avoir réussi au pas de charge ce que ses prédécesseurs avaient tenté. Le constat de la dislocation sociale et des choix budgétaires et financiers ressemble à celui de nos amis portugais, espagnols, italiens et grecs sans qu’il ne dise son nom : faillite politique.

Faire émerger une manière différente de faire de la politique, des rêves individuels et collectifs relèverait-il d’une utopie ?

Que nous reste-t-il ? Subir ou coopérer, avec respect de toutes les différences, dans un Archipel de l’écologie et des solidarités ? Yallah !

Brigitte Giry,

Coopératrice EELV,

Provence-Alpes-Côte d’Azur

3 réflexions au sujet de “Après l’asepsie et l’anesthésie, l’amnésie.

  1. remarquable analyse…pourquoi cette focalisation sur la covid 19 alors que d’autres maladies frappent et fauchent des millions de personnes sans que les états ne s’en émeuvent…le risque zéro n’existant pas…à quoi bon toutes ces contraintes liberticides et en dernier lieu : à qui profite le crime?

  2. Merci pour cette « contribution au débat » permanent que toute personne se doit pour rester cartésien-ne devant les moult controverses liées au Covid-19.
    A suivre.
    🕊🌻🌻🌈

    NB: voir une de mes Info covid-19 (11):
    Pour information :
    – Covid-19 : 10 questions que l’on se pose sur le rebond de l’épidémie – Le Parisien:
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-10-questions-que-l-on-se-pose-sur-le-rebond-de-l-epidemie-21-08-2020-8371335.php#xtor=EREC-109-%5BNLalaune%5D—$%7B_id_connect_hash%7D@1

    – Les 10 principales causes de mortalité:
    https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/the-top-10-causes-of-death

    – Lettre ouverte à un camarade EELV (78) qui conteste la gestion actuelle de la crise sanitaire covid-19:
    « Y-a-t-il un pilote dans l’avion pourrait-on dire ?-)!
    La crise covid-19, oblige l’ensemble dès citoyens motivés à s’autosaisir en cartésien de ce qui relève du principe de précaution légitime à un principe dévoyé. C’est un devoir pour tout démocrate (EELV compris), de ne pas laisser l’analyse de cette crise entre les seuls mains des politiques, des scientifiques (certains ayant des réponses toutes faites, en plus loin de leur domaine d’étude), des «sachants experts auto-déclarés»…
    Comme pour tout problème tout dépend de quel côté on l’observe.
    – Pour un Chef d’Etat, de gouvernement, préfets compris, mieux vaut s’armer d’un parapluie (mise en place d’un Comité scientifique), qui peut apparaître contradictoire au fil du temps (ex: alerte général au début de la crise pour confiner les enfants qui se révèlent moins contaminants que prévu), parapluie percé mais qui protège contre tous les procès à venir en incompétence, irresponsabilité…(la crise du sang contaminé, la canicule 2003,…, étant passées depuis).
    A noter que le conseil scientifique, de part sa composition, est limité dans ses recommandations, projections, vu que chacune d’elles devrait être éclairée au filtre d’études scientifiques totalement reproductibles, dans des conditions de vie courante, sans biais forcé (randomisée en quelque sorte), ce qui est loin d’être le cas, vu le nombre important de controverses qui reste la nature même de toute recherche scientifique (ex: le dossier de la chloroquine typiquement pour certains du registre de « l’œuf et la poule », ou sur les masques à porter en extérieur, à partir d’études indoor extrapolées outdoor sans coup ferir et sans validation)(1)(2).
    – Pour un citoyen béotien, sans devenir un expert en infectiologie, en épidémiologie, un « Mr où Mme je sais tout » (équivalent du café du commerce!), face aux déluge d’informations, conseils, contradictoires, le déminage décryptage reste incontournable (qui parle au nom de qui ?!). Face à l’incertitude, l’absence de vérité scientifique incontestable quant à la pertinence de telle ou telle mesure (certaines totalement «hors sol », de Préfets zélés, comme l’interdiction d’accès aux bois et forets et littoral durant le confinement, en ignorant les recommandations des médecins), face aux injonctions anxiogènes (« nous sommes en guerre », « restez chez vous», sauf ceux qui continuent à faire tourner la société en nourriture, énergie, transports,…),…, il ou elle lui reste son droit absolu à la critique, à l’indignation (cher à Stéphane Hessel), sur ce qui est légal ou légitime…
    Of course la crise covid-19, doit être replacée dans l’Histoire des maladies infectieuses, des pandémies/endémies de leurs gestions médicales, politiques, à travers nos sociétés, États, avec des données comparatives fiables les plus fines (dossiers médicaux complets des victimes), avec des projections sur l’impact d’autres pandémies sans vaccin ou traitement (ex: analyses des courbes du SIDA, de la tuberculose…).
    Pour tout EELV, il est important que ce débat se poursuive au sein de nos instances (groupes locaux, commissions, CF, CPR…), via un forum permanent, un (futur) Observatoire interne, ou tout autres propositions…
    A mon humble niveau, la proposition d’un groupe de travail « Gestion de crise, risques majeurs » au sein de La FEVE, la parution d’Infos Covid-19, participent à cette dynamique.
    Encore un effort camarades; « tous ensemble »-)! »

    (1) https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-fin-partie-chloroquine-80151/
    (2) – Coronavirus : ce que l’on sait et ce que l’on ignore sur les contaminations en extérieur:
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/08/21/coronavirus-ce-que-l-on-sait-et-ce-que-l-on-ignore-sur-les-contaminations-en-exterieur_6049561_4355770.htm

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