La disparition du Couderc

La conclusion d’un texte récent ou je faisais état de l’engagement « écologique » du front national et de l’importance pour l’écologie politique de dépasser l’environnementalisme, faisait état de la nécessité de construire un scénario « de transition » menant à la réappropriation citoyenne du Commun.
La disparition de l’accès au Commun et de sa gestion s’accompagne de l’érosion du cadre démocratique et de l’abandon par l’individu du principe de la gestion collective. Cet affaiblissement de la citoyenneté fait que nous sommes sommer, semble-t-il, de répondre aux questions pratiques que sont le chômage, la présence d’étranger, les dégâts causés par la guerre économique.
Les gouvernements successifs, pesamment chargés de responsabilités, ont répondu à ces questions par des « mesures » consistant principalement à favoriser une meilleure adaptation de notre société à la sauvagerie de la situation, sans prendre en compte, ou alors de manière très distanciée, l’origine du problème, donc sans le résoudre……  » vous n’êtes pas bien dedans, mais on vous fournit le chausse pied ». A aucun moment il n’a été envisagé de déplacer le débat qui allait se heurter à la dure loi de la mondialisation et de l’appropriation du Commun.
Appropriation du Commun par le privé mais aussi et surtout au travers du public. En effet le Commun collectif est devenu le public et une propriété normé, légiféré des représentants élus de nos collectivités. Cette spoliation du Commun au travers du Politique et la perte de consistance de la démocratie est à l’origine de la défiance avérée d’une grande partie de la population envers nos élus quels qu’ils soient : « on prend les mêmes et on recommence ».
La traduction de ce malaise se reporte à tort sur le mal vivre : pas de travail, la précarité, la peur de l’autre, la perte de contrôle citoyennes des valeurs d’échanges.
Nous ne pouvons pas aujourd’hui esquiver ces questions, mais nos réponses doivent être radicales et fondées sur la réappropriation du Commun.
– La courbe du chômage vu au travers de la compétitivité ne doit plus être dans notre champ d’expression, mais par contre l’avancée ces derniers jours de Territoires zéro chômeur de longue durée est sûrement une initiative qui doit nous guider.
– La précarité est surtout un manque de solidarité collective du à l’appropriation du Commun devenu public : La disparition de l’esprit du Couderc en est un symbole, dans le Massif central, le couderc est une pâture communale à usage collectif située non loin d’un village et qui était utilisée autrefois par les paysans les plus pauvres qui n’avaient pas de terres et qui y menaient leurs bêtes. Autre symbole, la disparition des points d’eau dans nos villes et nos villages qui amènent dorénavant les services sociaux à distribuer des « tickets d’eau ».
– la peur de l’autre résulte de droits totalitaires que s’approprient des « exploitants » de biens. Alors que ceux ci devraient intégrer dans leur accès une dimension collective. C’est le cas des énergies fossiles, de la ressource halieutique, de l’accès à l’eau potable, des matières premières, des territoires fragiles ou fragilisés, de l’atmosphère, de la « propreté » des espaces interstellaires et des planètes etc….
– L’encadrement des échanges contraints laissent peu de place au développement de l’individu, pièce maîtresse d’une richesse du Commun. Il existe déjà des solutions, dont l’aboutissement est inégal : les monnaies complémentaires les amap, l’économie solidaire, le revenu universel, le travail à distance, les financements participatifs, les ateliers citoyens, les fabslab, le coworking etc….
Pour terminer, cette pensée du Commun est sûrement majoritaire dans notre pays, mais aujourd’hui elle se situe beaucoup chez des gens que nous pouvons connaître et qui ne vote pas par défiance envers le monde des élus ou la chose public n’est plus le Commun. Les mobiliser rendrait l’écologie politique incontournable. Pour cela, la charte des élus de la liste du Monde en commun en Langued’OC -Occitanie  Catalogne  est une base de réflexion intéressante.
Christian OLIVE

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