Être VIF pour rester vivant

En priorité, le principe sociétal d’un système politique devrait reconnaître l’ensemble des intérêts constitutifs d’un être humain. C’est peut être une évidence, mais il est bon de le réaffirmer, tant cela semble parfois oublié. Trop souvent le système prend le pas sur l’humain.

Ce qui fait société, et que l’on a tendance à déléguer entièrement à l’État, est de l’ordre du collectif et du commun. On pourrait dire qu’il a été imaginé pour que l’intérêt personnel rejoigne l’intérêt collectif, la Gauche faisant primer l’intérêt collectif au détriment de l’intérêt personnel et la Droite faisant primer l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt collectif. On pourrait par conséquent être ravi d’une telle situation, qui au travers de savants compromis, devrait conduire à un équilibre entre deux aspirations humaines ; dommage que notre système sociétal traite ces aspirations très humaines comme si elles étaient antagonistes.

On traite l’intérêt personnel comme antagoniste de l’intérêt collectif pour faire primer le système sociétal.

Si l’individu gère l’intérêt personnel et l’intérêt collectif, il obtient assez facilement son contentement. Par contre, si une supra-entité traite l’intérêt personnel et l’intérêt collectif, la « bonne santé » de cette supra-entité finira vraisemblablement par primer sur celle de l’individu. De telles supra-entités, qui finissent par primer sur l’individu, se sont déjà manifestées de manière caricaturale sous différents régimes, soit sous celui dit « communiste », soit sous celui dit « capitaliste » ; ce sont des sociétés inhumaines.

L’intérêt collectif, qui, de fait, fait société, complémentaire de l’intérêt personnel, résulte de la perception par les individus de la richesse du Commun. Cette envie de Commun n’existe que dans une société qui permet à l’individu de ne pas diluer sa propre identité dans celle de la société dans laquelle il vit et d’être constitutif de cette identité sociétale. Sans cette possibilité d’affirmation de son identité propre, l’intérêt d’exister collectivement est peu moteur, et l’individu à tendance à déléguer. Aujourd’hui nous déléguons beaucoup, beaucoup trop, et nous sommes écrasés par un intérêt collectif qui nous opprime.

Il n’y a que l’individu qui peut rendre complémentaire l’intérêt personnel et l’intérêt collectif. Une gouvernance sociétale trop éloignée de l’individu ne peut pas suffisamment inspirer confiance pour la prise en compte de l’intérêt personnel. La prise en compte uniquement de ces deux critères fabrique une société qui, pour survivre et s’affirmer, s’appuie, de manière autoritaire et jusqu’au-boutiste, sur le collectivisme ou l’individualisme. Nous avons déjà donné.

Pour adoucir cette situation, la « Gauche » a introduit un critère d’arbitrage de sa vision politique collectiviste, qui est de mettre en avant pour l’individu l’importance d’exister en tant qu’être humain dans la société ; on la dit « sociale » et elle s’appuie sur le sentiment « d’exister ». De la même manière que la lumière est invisible et n’existe, en devenant couleur, qu’en se confrontant ou se mêlant à de la matière, l’homme n’existe et ne crée son identité qu’en se confrontant ou se mêlant aux autres, à la nature, aux bruits, aux odeurs, aux couleurs, aux gestes. Dans l’élection à venir pour le deuxième tour de la présidentielle nous n’avons plus cette dimension.

La « droite », individualiste et peu soucieuse de l’autre, s’est appropriée l’intérêt que l’humain porte à sa survie. Cet intérêt de la survie, qui, au-delà de l’humain qui cherche à échanger dans la spiritualité, la fête, l’amour, la culture, nous porte en dehors de toutes choses à chercher à avoir de la nourriture, avoir de l’eau, avoir un toit, avoir un air respirable et avoir des descendants…, à boire, manger, s’abriter, respirer et se perpétuer. Dans l’élection à venir pour le deuxième tour de la présidentielle nous avons cette dimension.

Et puis le « centre » est arrivé qui disait « oui » quand c’était « bien » et qui disait « non » quand ce n’était « pas bien », en regroupant, sans l’évoquer, l’intérêt d’exister et celui de la survie, sous couvert de la morale ou de l’éthique, religieuse ou non, allant même jusqu’à la notion flou du bon sens et de l’évidence. Dans l’élection à venir pour le deuxième tour de la présidentielle nous avons cette dimension.

L’écologie politique est à l’opposé de cette approche « centriste » et conserve la pureté des quatre critères qui font que l’être humain se sent bien et complet : l’intérêt personnel, l’intérêt collectif, l’intérêt d’exister et l’intérêt de survie. Ce sont les postulats incontournables du nouveau monde auquel j’aspire.

Alors que faire ? L’individualisme combiné à l’instinct de survie mène au renfermement sur soi-même, au conflit et à la guerre et, dans ces moments de tension, on ne peut pas l’ignorer. Un monde sans paix est un monde sans liberté, en état d’urgence à perpétuité, et je n’en veux pas, c’est le pire du pire.

Aujourd’hui, pour s’en protéger, il reste  « le centre » avec ses intérêts cachés, sa morale, c’est le pire.

Alors comment accepter le pire pour éviter le pire du pire ? Avec l’espoir, avec l’espoir pour exister.

Avec l’espoir de contrôler et peser si possible. Et cela ne passe pas par une alliance et un abandon des possibilités d’arbitrages que permet la vision de l’écologie politique. Pour cela les législatives dans certaines conditions peuvent le permettre.

Pour donner de l’espoir et accepter le pire, et ainsi éviter plus sûrement le pire du pire, faisons un bout de chemin ensemble avec notre diversité qui fait notre richesse. Un seul candidat, Vert, Insoumis, Frondeur, par circonscription pour nous représenter…. Soyons VIF !

Christian OLIVE

Coopérateur EELV

Languedoc-Roussillon

Une réflexion au sujet de “Être VIF pour rester vivant

  1. Bonjour Christian. Pourrais-je avoir ton adresse mail ? La mienne est heyraud@scarlet.be
    Sans être sûr de partager tes diverses définitions et notamment celle de la gauche, de la droite et du centre, je trouve très intéressante ton idée d’une « labellisation » VIF pour les candidats aux législatives … j’en parle au sein de notre GL SO 31 dans lequel, l’un d’entre nous, avait proposé une labellisation à laquelle le qualificatif de « VIF » conviendrait très bien …

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