Ce que j’attends de la Coopérative

Se concentrer sur les fondamentaux de l’écologie

En complément de mes réponses au sondage présenté dans l’article précédent, j’ai voulu apporter mon témoignage et surtout préciser ce que j’attends de la Coopérative.

Rencontres sur internet

Comme beaucoup, sans doute, je suis venue à la Coopérative un peu par accident. A l’issue des résultats désastreux des Municipales et des Européennes de 2014, j’ai cherché à prendre un engagement. M’étant rendue sur le site d’EELV (car je votais « vert », lorsque c’était possible, depuis de nombreuses années), j’ai vu que l’on pouvait adhérer à la Coopérative. La souplesse de son organisation m’a séduite. Pas assez au fait des questions environnementales, et, encore moins, de celles relevant de l’écologie, j’ai ressenti de l’enthousiasme à me retrouver sur la liste des échanges en PACA et dans les Alpes Maritimes. J’y ai appris beaucoup, y compris l’existence de multiples associations et collectifs, présents au sein-même du territoire que j’habitais, engagés dans des expériences et actions pour changer les choses, chacun à son niveau et dans son domaine de prédilection. J’ai aussi rencontré des gens formidables, y compris au Parti. J’avais rejoint ma famille politique.

Le désenchantement

J’ai en effet vite déchanté. Je me suis aperçue qu’au sein de la Coopérative nous n’étions qu’une poignée, que nous n’avions ni visibilité ni les moyens d’exercer la moindre influence, que chacun avait ses propres préoccupations et que des actions communes n’étaient pas sérieusement envisageables.

Mariage gay et incendie dans un tunnel

Pas assez nombreux ? Sans doute. Mais alors pourquoi cette dispersion des forces ? En effet, j’ai très vite eu la confirmation de l’impression qui était la mienne depuis longtemps (et partagée par beaucoup en dehors du cénacle écologiste, je vous l’assure), que le Mouvement EELV s’occupait de beaucoup de choses et pas assez d’écologie. Je fais partie de ces personnes à s’être étonnées que le maire écologiste de Bègles se soit illustré comme pionnier, non pas en proposant des solutions pour mieux préserver le milieu naturel, mais en célébrant en France le premier mariage gay. Pourquoi pas ? Mais quel rapport avec l’écologie ? Pour moi, aucun. Heureusement que celui qui partage ma vie, travaillant pour la télévision, a rencontré Noël Mamère sur le terrain lors de l’incendie du tunnel du Mont Blanc… Quand même… Mais sans doute, malgré mes lectures, n’ai-je pas encore compris ce qu’est l’écologie politique…

Turc, d’origine, et vert

J’ai écouté l’autre soir, sur Deutsche Welle, Cem Özdemir, chef de file des Grünen allemands. Son propos était axé principalement sur les questions environnementales, notamment énergétiques. Peut-être était-ce un hasard de circonstances. J’ai en tout cas découvert quelqu’un de solide, au discours clair et structuré (compréhensible malgré la traduction d’allemand en anglais). Pourquoi n’arrivons-nous pas à attirer des dirigeants de cette qualité ?

Bienveillance et empathie : où ça ?

Chez nous, les membres (plus précisément, de trop nombreux adhérents) d’EELV passent leur temps à s’invectiver et à critiquer un tel ou une telle, parce qu’il ou elle a trahi, en quittant EELV, ou pour tout autre motif. Cela donne-t-il envie de rester, voire de faire venir d’autres ? Au sein de la Coopérative, c’est plus détendu et respectueux, mais nous ne sommes qu’un tout petit groupe, en tout cas d’actifs.

Les pompiers n’ont pas pu sauver les tortues

« La planète brûle et on regarde ailleurs » : je préfère cette formulation à celle de Chirac, car c’est bien de la planète qu’il s’agit, de la survie de toutes les espèces qui la peuplent, et par conséquent de la nôtre. En ces temps où nos tortues d’Hermann ont été massacrées par les incendies dans le Sud-Est, il ne s’agit pas seulement de réchauffement climatique, mais bien de ses conséquences sur la forêt méditerranéenne, sur sa faune, sur sa flore, sur les habitations des humains et sur la santé des pompiers.

Attentes

Alors ? Mon vœu serait de voir tous les écologistes se retrouver rassemblés dans un mouvement ouvert (et surtout non sectaire), marqué ni à gauche, ni à droite, pour confronter leurs idées afin de bâtir ce projet de société dont nous avons tant besoin, en rupture avec l’actuelle et sa consommation frénétique, une société qui fasse envie, qui offre un cadre de vie compatible avec notre survie et celle des autres espèces, qui assure à chacun un accès à l’éducation, à la culture et surtout à un emploi (et/ou une place dans la société).

J’aimerais aussi que les écologistes ne soient pas là uniquement pour se prononcer contre tel projet d’autoroute ou telle ouverture de centre commercial. C’est leur rôle, bien sûr. Mais qu’attendons-nous pour préparer et proposer des contre-projets concrets, créateurs d’emplois ?

C’est ce que les gens attendent de nous.

Après la croissance ?

Depuis 2014, les semaines se sont écoulées, puis les mois, maintenant des années. La situation s’est détériorée avec un Parti et un Réseau coopératif qui perdent des membres. Je fonde quelques espoirs sur la Commission post-croissance qui s’est mise en place. Celle-ci a démarré ses travaux. J’espère qu’elle saura rassembler des forces en faisant preuve d’ouverture et que la qualité des échanges entre ses membres s’élèvera. Je tenterai d’y contribuer.

Cécile Hagnauer

Coopératrice EELV

PACA

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